L’Inde a interdit lundi 59 applications chinoises, dont les très populaires TikTok et WeChat, en invoquant sa sécurité nationale et des inquiétudes concernant le respect de la vie privée, quelques semaines après un affrontement meurtrier à la frontière himalayenne entre les deux puissances nucléaires. « Le gouvernement indien a décidé de ne plus autoriser l’usage de certaines apps (…) Cette décision vise à assurer la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien », a déclaré le ministère des Technologies de l’information dans un communiqué. Ces applications « se livrent à des activités (…) portant préjudice à la souveraineté et à l’intégrité de l’Inde, à la défense de l’Inde, à la sécurité de l’Etat et à l’ordre public », a-t-il expliqué. Selon le communiqué, cette mesure a été prise après le dépôt auprès du ministère de plusieurs plaintes pour vol présumé de données et violations des règles en matière de respect de la vie privée. La date de mise en œuvre de cette interdiction n’était pas claire dans l’immédiat. Les téléphones portables chinois représentent 65% du marché indien, alors que les applications de partage de vidéos comme TikTok et Helo sont très populaires chez les jeunes indiens. Le nombre d’usagers de TikTok en Inde est estimé à 120 millions, soit le plus grand marché international de cette application.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a salué mercredi la décision de l’Inde de bannir de nombreuses applications chinoises, y compris la plateforme TikTok, dans un contexte de vives tensions entre New Delhi et Pékin. Cette décision va « renforcer l’intégrité et la sécurité nationale de l’Inde », a déclaré le secrétaire d’Etat américain au cours d’une conférence de presse.
« Nous saluons l’interdiction par l’Inde de certaines applications mobiles qui peuvent servir d’appendice à la surveillance étatique du PCC », le Parti communiste chinois, a déclaré le secrétaire d’Etat américain au cours d’une conférence de presse.
« L’approche indienne de n’avoir que des applications ‘propres’ renforcera la souveraineté de l’Inde et renforcera aussi son intégrité et sa sécurité nationale, comme le gouvernement indien l’a lui-même déclaré », a ajouté M. Pompeo.
Le blocage de TikTok est entré en vigueur mardi en Inde. Le réseau social figure en tête de la liste de 59 applications chinoises publiée lundi soir par New Delhi, qui a ordonné leur blocage sur son territoire pour « assurer la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien ».
La décision du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi survient deux semaines après un rarissime accrochage meurtrier entre les armées indienne et chinoise autour d’un litige frontalier dans l’Himalaya, qui a suscité des appels au boycott de produits chinois dans le géant d’Asie du Sud.
Les Etats-Unis font en outre campagne depuis des mois, avec un succès limité, pour dissuader leurs alliés de faire affaire avec le géant chinois des télécoms Huawei, qui est leader sur le marché de la 5G.
L’INDE FAIT TAIRE TIKTOK
Coupez la musique ! Le blocage de la plateforme chinoise TikTok est entré en vigueur mardi en Inde, qui l’a bannie au nom de la sécurité nationale suite à l’affrontement militaire meurtrier avec la Chine.
Le réseau social figure en tête de la liste de 59 applications chinoises publiée lundi soir par New Delhi, qui a ordonné leur blocage sur son territoire pour « assurer la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien ».
La décision du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi survient deux semaines après un rarissime accrochage meurtrier entre les armées indienne et chinoise autour d’un litige frontalier dans l’Himalaya, qui a suscité des appels au boycott de produits chinois dans le géant d’Asie du Sud.
Cette interdiction constitue un revers majeur pour TikTok, extrêmement populaire auprès des jeunes Indiens. Ces derniers sont friands de ces vidéos de quelques dizaines de secondes où ils se mettent en scène chantant en playback, jouant des sketchs ou dansant sur fond de musique. Des anonymes sont devenus des stars en Inde grâce à leur compte TikTok.
« TikTok continue de respecter la sécurité et le caractère privé des données aux termes du droit indien et n’a partagé aucune information sur nos utilisateurs en Inde avec des gouvernements étrangers, y compris le gouvernement chinois », s’est défendue mardi la branche indienne de la société, propriété du groupe chinois ByteDance, dans un communiqué.
Avec près de 660 millions de téléchargements dans le pays, selon le cabinet Sensor Tower, l’Inde représente l’un des plus importants marchés à l’international pour TikTok. Les Indiens constituent un tiers de ses utilisateurs mondiaux, d’après Sensor Tower.
« TikTok a démocratisé l’internet en étant accessible dans 14 langues indiennes, avec des centaines de millions d’utilisateurs, d’artistes, de conteurs, d’éducateurs et d’interprètes qui en dépendent pour gagner leur vie, beaucoup d’entre eux étant des primo-accédants à internet », a regretté l’application dans son communiqué.
Corps-à-corps
En fin d’après-midi mardi, l’application était devenue inaccessible sur des téléphones indiens, ont constaté des journalistes de l’AFP dans le pays.
« Nous estimons que ByteDance va connaître un manque à gagner de plus de 100 millions de primo-utilisateurs de TikTok en Inde d’ici à la fin de l’année 2020 », a indiqué à l’AFP Craig Chapple, un responsable de Sensor Tower.
Le bannissement d’applications chinoises, qui concerne également WeChat, Weibo et le jeu Clash of Kings, s’inscrit dans un contexte de vives tensions entre New Delhi et Pékin.
Le ministère chinois des Affaires étrangères s’est dit mardi « fortement préoccupé » par cette annonce et a assuré suivre la situation de près.
Des troupes des deux nations les plus peuplées du monde se sont affrontées le 15 juin lors d’un corps-à-corps d’une extrême violence dans une vallée disputée du Ladakh (nord de l’Inde), première confrontation meurtrière entre leurs armées en 45 ans.
Le choc a fait 20 morts côté indien, et un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois. Le décès des soldats indiens a suscité une vague d’indignation en Inde et provoqué une poussée de fièvre antichinoise, mettant le gouvernement nationaliste hindou sous pression.
Un grand groupe d’hôtels de New Delhi a annoncé son refus d’accueillir désormais des clients chinois. Le fabricant chinois de téléphones portables Xiaomi, leader du marché en Inde, où il possède également des usines, doit cacher ses enseignes et logos derrière de grandes bannières proclamant « Made in India ».
Le blocage par l’Inde d’applications chinoises « marche en tant que geste de protestation mais nous devons faire très attention à l’escalade actuellement », a dit à l’AFP Manoj Joshi, du groupe de réflexion indien Observer Research Foundation, estimant que « New Delhi ne dispose d’aucune option facile ».
TIKTOK DÉMENT AVOIR TRANSMIS DES INFORMATIONS D’INDIENS À LA CHINE
La plateforme TikTok, qui figure parmi les 59 applications chinoises interdites la veille par New Delhi au nom de la sécurité nationale indienne, s’est défendue mardi d’avoir communiqué des données d’utilisateurs indiens au gouvernement chinois.
« TikTok continue de respecter la sécurité et le caractère privé des données aux termes du droit indien et n’a partagé aucune information sur nos utilisateurs en Inde avec des gouvernements étrangers, y compris le gouvernement chinois », a déclaré la branche indienne de la société, propriété du groupe chinois ByteDance, dans un communiqué.
Ce blocage est un revers majeur pour TikTok, extrêmement populaire auprès des jeunes Indiens, qui constituent une grosse part de ses utilisateurs mondiaux. L’application permet de publier des vidéos de quelques dizaines de secondes où les utilisateurs se filment réalisant des sketchs, chantant en playback ou dansant sur fond de musique.
L’Inde a annoncé lundi soir interdire une soixantaine d’applications chinoise pour « assurer la sécurité et la souveraineté du cyberespace indien ». Cette décision survient deux semaines après un rarissime affrontement meurtrier entre les armées indienne et chinoise autour d’un litige frontalier dans l’Himalaya.
Le choc a fait 20 morts côté indien, et un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois. La mort des soldats indiens a suscité une vague d’indignation en Inde, déclenchant des appels au boycott d’entreprises chinoise.
« TikTok a démocratisé l’internet en étant accessible dans 14 langues indiennes, avec des centaines de millions d’utilisateurs, d’artistes, de conteurs, d’éducateurs et d’interprètes qui en dépendant pour gagner leur vie, beaucoup d’entre eux étant des primo-accédants à internet », a regretté l’application dans son communiqué.
Parmi les applications bannies par New Delhi figurent également WeChat, Weibo et le jeu Clash of Kings.
(avec Afp)