En effet, à l’occasion de ma pieuse méditation découlant du 60e anniversaire de notre pays, nous formulons les souhaits ci-après pour nos hommes politiques : Prendre conscience de l’état déplorable des fondements de notre pays ; Comprendre que les temps ont changé aujourd’hui, que depuis la Perestroïka, les dictatures n’ont plus de longues vies et ne peuvent plus opérer en toute impunité ; Instaurer véritablement un Etat de droit ; Penser à l’émancipation de la population en priorisant le social ; Poser les jalons d’un développement économique durable en priorisant le secteur agricole et la production et la consommation intérieures ; Enfin remplacer les valeurs et principes moraux aux anti-valeurs décriées qui ont ruiné l’espoir de notre développement. Par exemple il faudrait apprendre au citoyen congolais à savoir se gêner pour ne pas gêner les autres ; Remplacer et encourager l’excellence face à la médiocrité, la probité à la malhonnêteté, l’intérêt général à l’individualisme mal compris, l’objectivisme à la subjectivité. Soixante ans après l’indépendance, nous avons sensiblement reculé, de sorte que l’on est passé du stade des pays en voie de développement à celui des pays en voie de sous-développement. Ainsi, nous demandons au Bon Dieu de bénir notre pays qui a tout reçu de lui de manière généreuse et en a fait une sorte de Paradis terrestre, devant servir de grenier à toute l’humanité. Vu tout ces atouts, la République Démocratique du Congo n’aura aucune excuse pour n’est pas se développer.
Nous sommes à la veille du 60e anniversaire d’âge politique de notre cher et beau pays la RDC.
Le 30 Juin 1960, nos pères fondateurs, après s’être battus bec et ongles, nous ont obtenu l’indépendance politique qui a été consacrée à la Table Ronde de Bruxelles, la Capitale de la Belgique qui nous avait colonisés pendant longtemps, d’abord comme propriété privée du roi belge Léopold II, ensuite comme colonie du Royaume de la Belgique.
Mais cette indépendance a été biaisée notamment à cause du manque d’idéal politique chez nos pionniers de l’indépendance qui avaient vu dans cet affranchissement une opportunité de ressembler à tous égards au colonisateur belge : s’habiller comme lui, manger ou fumer les cigares comme lui.
A la différence de l’indépendance de l’Angola où il y a eu une longue lutte d’indépendance qui a forgé le concept d’un état moderne.
Que nous reste-t-il en termes de souveraineté et en acquisition de maturité ?
A l’occasion de cet important anniversaire devrait-on fêter cet évènement avec faste ou plutôt le passer dans la méditation pieuse et le calme ?
Tout a été dit sur la gestion calamiteuse de l’héritage nous légué généreusement par nos pères fondateurs. Cette fois-ci, dans le présent article, nous nous focaliserons sur les causes de ce raté politique en les analysant au regard du comportement de l’homme politique congolais, d’une part, et d’autre part nous étalerons les conséquences de ce mal en décrivant le décor de la scène politique actuelle.
Nous disons que le mal congolais est immense, profond et récurrent. Il a plusieurs causes parmi lesquelles nous épinglons l’immaturité politique des opérateurs politiques congolais découlant, semble-t-il, de l’impréparation des cadres de l’époque coloniale. Il est important de relever également dans ce registre, la cupidité de nos dirigeants, la malhonnêteté, l’insouciance au nombre des maux qui rongent et gangrènent la classe politique congolaise.
A un moment de notre histoire politique, certains analystes politiques ont cru devoir identifier ce mal dans un seul individu, oui en la personne du Chef de l’Etat de notre IIe République. Et ce à telle enseigne qu’un de nos écrivains avait intitulé son livre « Mobutu, l’incarnation du mal congolais ».
Mais Mobutu s’en est allé, les KABILA père et fils sont arrivés puis ont passé leur chemin. Le nouveau pouvoir est actuellement aux commandes depuis une année et demie, dans sa configuration politique caractérisée par la coalition FCC-CACH ayant respectivement comme autorités morales l’ancien président Joseph KABILA pour le FCC et l’actuel Président de la République Son Excellence Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO, mariage contre nature selon bon nombre d’observateurs politiques. Les anciens pouvoirs ou régimes sont passés, l’actuel régente mais le mal demeure et ne semble pas être guéri du jour au lendemain.
Cependant, quelques lueurs d’espoir sont permises avec l’avènement de l’actuel pouvoir en place où nous apercevons une réelle volonté politique de changement dans la personne du Chef de l’Etat qui est animé du désir de combattre les antivaleurs qui ont ruiné notre société pendant des nombreuses décennies telles que la corruption, les détournements des deniers publics, l’immoralité. Ce désir n’est pas seulement proclamé ni simplement affiché, il est mis en pratique à travers notamment ce que le congolais appelle aujourd’hui le procès du siècle opposant devant les parquets et tribunaux, l’Etat congolais aux personnes impliquées dans le détournement des sommes colossales destinées au programme d’urgence de 100 jours du Chef de l’Etat. Cette volonté du Chef de l’Etat d’assainir l’environnement politique congolais en déboulonnant le mal qui avait pris racine dans le milieu politique congolais, n’est pas un simple simulacre destiné à la consommation extérieure mais elle tire son origine dans la philosophie politique héritée de son défunt père qui venait d’être élevé à titre posthume au rang de héros national. Il s’agissait d’instaurer un véritable Etat de droit ayant pour soubassement le social de la population cristallisé dans le slogan « Le peuple d’abord ».
Nous disons que le mal congolais découlait principalement de deux sources qui sont l’immaturité politique et le foisonnement des vices dans l’homme politique congolais.
La guérison du mal lié à l’immaturité politique des acteurs politiques serait plus facile à obtenir que celle de l’écueil lié à l’existence fertile des vices dans cette couche de la population congolaise laquelle nécessite plus que la simple volonté de l’individu malade.
En effet, l’immaturité politique de nos dirigeants politiques due notamment à l’impréparation politique de nos cadres de l’époque pourrait trouver remède facilement grâce au facteur temps, de sorte que 60 années auraient largement suffi pour assagir et mûrir ces derniers.
Le colonisateur belge n’aurait pas préparé une élite intellectuelle nationale pour prendre sa relève. Ce dernier n’était pas persuadé que l’indépendance était pour sitôt.
Ainsi l’être humain étant perfectible, l’élite politique congolaise se serait améliorée avec le temps car l’expérience s’acquiert au fil des ans. Mais à notre honte, nous constatons que les 60 années n’ont pas suffi à cet être moral qu’est la RDC pour grandir, mûrir et se développer. Il est demeuré un éternel bambin. A ce sujet, je me rappelle la réflexion émise récemment par mon voisin de siège dans le salon de coiffure dans l’une des communes animées de la capitale. Ce jeune journaliste disait avec une lucidité effarante que pour lui « notre pays la RDC si on la comparait à un être humain, elle ressemblerait aujourd’hui à un monsieur adulte de 60 ans attardé mental et bavant la salive aux lèvres communément appelé KIZENGI ». Cette poignante métaphore sur la RDC a sa raison d’être.
A côté de ceci, le second aspect du mal congolais est plus difficile à combattre que le premier. En effet, il s’agit des vices inhérents à l’être humain que le philosophe et mathématicien français Blaise Pascal a identifiés dans ce qu’il avait appelé « La concupiscence ». Dans ce registre, nous épinglons les vices qu’on retrouve dans l’homme congolais tels que la cupidité, la convoitise, la jouissance excessive, l’immoralité, la corruption, la malhonnêteté, lesquels, contrairement à l’immaturité qui se guérit avec l’âge et l’expérience, eux s’épanouissement et se confortent grâce au temps et à l’âge ;
Pour guérir de ces maux, je pense à mon humble avis, qu’’il faudrait recourir au christianisme, aux valeurs et principes moraux qu’il préconise. Mais ne pas s’arrêter seulement à les proclamer dans nos constitutions. Il faudrait qu’à titre individuel, l’homme touché par la grâce puisse à son tour adhérer à ces principes et les intériorise dans sa vie quotidienne. Ainsi sera guérie la concupiscence. Autrement ça sera peine perdue. Par exemple le christianisme prône l’amour du prochain et de la patrie, le contentement, la probité, etc… A ce sujet il me semble entendre encore l’écho des paroles séculaires du prophète Moïse déclamant au peuple d’Israël les prescriptions des 10 Commandements cristallisés dans le décalogue tels que « tune voleras pas, tu ne tueras pas, tu ne feras pas de faux témoignages, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni sa maison ni sa servante, etc… »
« Honore ton père et ta mère afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur cette terre ».
Cependant, nous assistons dans notre pays, contrairement à ce christianisme pur et authentique, à une nouvelle forme de christianisme mâtiné au sein de certaines communautés chrétiennes mal affermies, cela donne lieu à des comportements qui laissent à désirer parmi certains leaders charismatiques. Et même nous voyons quelques compatriotes qui utilisent l’étiquette du statut de chrétien comme un parapluie ou un sauf conduit pour être soutenus ou avoir de la considération au sein de la société. Et ceci expliquant cela, nous assistons depuis quelques décennies au foisonnement des scandales dans les rangs des leaders religieux. Néanmoins, Dieu merci, il existe encore dans notre pays un nombre des vrais et authentiques serviteurs de Dieu qui font la fierté des églises chrétiennes congolaises.
C’est plutôt dire que le christianisme utilisé à bon escient, est source du développement harmonieux grâce notamment à l’application des principes et valeurs qu’il préconise lesquels ont contribué assurément au développement culturel et économique des pays occidentaux de culture judéo-chrétienne.
Les déclarations universelles de droits humains aux USA et en France en sont une illustration éloquente. En effet, les droits naturels qui y sont consacrés ont été puisés dans la Bible.
Cependant, me poseriez-vous la question de savoir si ces vices stigmatisés dans notre société n’étaient pas présents dans les pays occidentaux lesquels se sont développés malgré tout !j’affirme sans hésiter que ces vices inhérents à la nature humaine existent bel et bien dans les hommes politiques des pays de l’occident.
Néanmoins leurs effets sont atténués grâce aux structures mises en place par le système de la Démocratie représentative telles que le contrôle du Parlement sur le gouvernement, la dissuasion de la sanction du vote populaire lors des prochaines échéances électorales, une véritable séparation entre les pouvoirs classiques, à savoir l’exécutif, le législatif et le judiciaire ayant comme corolaire une authentique indépendance et autonomie de la Magistrature vis-à-vis du gouvernement. A côté de tout ceci il faudrait relever l’existence des Médias et de la Presse lesquels étant dynamiques constituent aujourd’hui ce que d’aucuns ont qualifié de 4ième pouvoir dans les pays développés.
Enfin, il y a aussi le concours de la culture démocratique au sein de la population et du dynamisme de l’opinion publique à l’interne.
A coup sûr, les conséquences de toutes ces causes diverses ci-haut stigmatisés, sont manifestes et lourdes dans la vie politique de notre Nation. Et ceci expliquerait les ratés des décollages de notre Etat après 60 ans d’indépendance politique laquelle avait suscité un plein espoir aussi bien chez les pères fondateurs de notre Etat qu’au sein de la population qui l’avait accueilli avec enthousiasme au son du refrain « Indépendance CHA-CHA » Aujourd’hui la ferveur du peuple Congolais a déchanté. Aurions-nous pris le mauvais train ? Sommes-nous trompés du quai à la gare ? Ou peut-être encore de la destination ou de l’heure du départ ? Aurions-nous dû attendre encore assez, 30 années de patience avant d’exiger notre l’indépendance le 30 juin 1960, comme l’avait suggéré en son temps le professeur Belge VAN BILSEN dans son article publié en 1955 intitulé « Plan de 30 ans pour l’émancipation de l’Afrique Belge » attendre encore 30 ans plus tard ?
Avant l’indépendance est-il égale à l’après indépendance ? Ou alors la situation est devenue plus désastreuse et pire encore ? Aujourd’hui, en ce jour où j’écris cet article nous sommes à la veille du 60ième anniversaire de l’accession de notre pays à sa souveraineté politique ! Faudrait-il le célébrer avec faste ou le passer dans une pieuse méditation sur la situation socio-économique et politique du pays et les remèdes à y apporter ? Loin de moi l’idée de faire une énième fois le bilan de toutes ces années d’indépendance gaspillées inutilement dans les querelles byzantines, dans les coups d’Etat, les concussions et les détournements, les sécessions et rébellions, les guerres fratricides, les conclaves, les conférences nationales et convention ou dialogues entre Congolais.
Des montagnes qui ont accouché des souris ! je me suis suffisamment livré à cet exercice de dresser le bilan dans mes nombreux écrits antérieurs biens connus de mes lecteurs. Nous avions autant apporté des critiques constrictives que préconisé des solutions. Ces conseils sont-ils tombés dans les oreilles des sourds ? Faudrait-il y persévérer en espérant que ces conseils rencontreront cette fois-ci une oreille attentive ? Le citoyen Congolais est-il effrayé de dresser un bilan exhaustif de ces 60 années d’indépendance infructueuses tellement que le tableau est sombre, les catastrophes horribles et importantes, les dégâts immenses, la note salée et les responsabilités à partager effrayantes.
Après avoir brossé ce décor et épinglé les causes de l’échec subséquent, nous comptons dans la dernière partie de cet exposé, présenter à la curiosité de nos lecteurs le jeu politique actuel qui se déroule sur l’échiquier politique Congolais d’il y a quelques années en y apportant une touche d’histoire critique.
Ainsi donc, en analysant attentivement la situation de notre nation que voyons-nous aujourd’hui ? Nous y relevons une gestion calamiteuse sur fond de prédation du patrimoine national commun. Cette spoliation de l’Etat a été rendue possible par l’existence d’une maffia socio-économique et politique bien structurée au sommet de l’Etat.
Comme le remarquait le prof FERNAND TALANGAI dans son livre percutant « Ces intellectuels perdant toute éthique ont donné naissance à une caste des mandarins au service d’un système où la cupidité, l’égoïsme et la malhonnêteté étaient la règle d’or ».
Il est grand temps de démonter ce réseau maffieux dont les ramifications ont pris des racines au sein de l’appareil-état. Il faudrait un véritable « déboulonnement », un coup de pieds dans la fourmilière. Cette gestion peu orthodoxe des affaires de l’Etat s’est traduite par la gabegie financière, les « coulages » des derniers publics », les détournements des fonds, ces crimes économiques parfois accompagnés des crimes de sang, l’inexpérience, l’inconscience, la jouissance pure et simple, la liste est longue.
Comme nous l’avons souligné plus haut cette gestion calamiteuse des affaires de l’Etat dont l’une des causes est le manque d’idéal politique dont avaient fait preuve les pères fondateurs de notre nation. En effet, ces derniers étaient plus animés du désir de ressembler en tout aux colonisateurs Belge. Ils faisaient du mimétisme en singeant l’homme blanc : s’habiller comme lui, vivre dans des somptueuses villas, parler comme l’européen, rouler dans des voitures semblables aux siens, etc… En conséquence cette absence d’idéal politique dans les pionniers de notre indépendance, exprimé dans le ridicule mimétisme, a eu pour résultat une gestion de l’Etat basée sur la jouissance comme finalité. Et depuis ce temps jusqu’à ce jour l’homme politique Congolais, lorsqu’il est au pouvoir gère les biens et ressources de l’Etat comme un patrimoine privé. Il ne se préoccupe pas du développement économique du pays. Ce qui est l’inverse de l’élite Ouest Africaine ou celle de l’africain de l’Est. Sans doute il est frappant de constater que la plupart des banques commerciales qui opèrent dans notre pays appartiennent à ces derniers tel est le cas de l’ECO-BANK, ou encore l’EQUITY-BANK communément appelé PRO-CREDIT.Cette dernière Banque citée a fait des prouesses dans la gestion de ses fonds dans notre pays au point de racheter comme elle vient de le faire aujourd’hui la plus importante et la plus importante Banque Commerciale la BCDC surnommée l’ELEPHANT du CONGO qui a servi notre nation pendant un siècle.
Face à cette performance de l’élite Ouest Africaine opérant chez nous que nous offre le spectacle de l’élite Congolaise ? Et bien nous voyons des individus qui se sont énormément enrichis grâce à la gestion prédatrice du patrimoine de l’Etat qui au lieu de contribuer au développement socio-économique du pays passent tout leur temps à jouir de leur « Butin de guerre ».Les plus fortunés d’entre eux mènent une vie des pachas, acquièrent dans des pays de l’Occident des somptueuses villas, des châteaux, des yachts ou des jets privés. Sur place au pays c’est encore pire car l’exposition éhontée de leur fortune se traduit par l’acquisition des vastes concessions qui n’ont rien à envier aux Ranchs Américains, des innombrables villas, un nombre infini des voitures parmi lesquelles les limousines, les grosses cylindrées, et même des jeeps blindées hors de prix qui sont à la mode parmi les dirigeants Africains. Cela apparait franchement comme une insulte, car le pays qui les a enrichis a besoin de leur investissement dans les secteurs clés de notre Economie Nationale. Et comme la nature a horreur du vide le vaste marché Congolais a attiré des investisseurs d’un genre nouveau, atypiques qui viennent « se faire du fric » et non pour contribuer à la stabilité de notre économie. Les Indo-Pakistanais, les Libanais, Chinois et consorts non seulement payent des salaires de misère mais passent leur temps à humilier nos compatriotes par un traitement inhumain. Certains employeurs de ces nationalités ici épinglés se permettent de porter la main sur leurs travailleurs Congolais et ce, en toute impunité. Ces investisseurs atypiques s’arrangent pour s’assurer l’impunité grâce aux prébendes qu’ils versent mensuellement à nos autorités des secteurs concernés, à savoir la police, l’armée, la magistrature.
En considérant tout ce tableau, cela me fait penser aux propos de l‘écrivain belge David Reybrouck qui décrivait dans son bouquin intitulé « Le Congo, une histoire » comme « Un vaste territoire où sillonne les espèces (humains et animaux) en liberté ». Faudrait-il en rire ou en pleurer ? Toujours est-il que cette originale description ressemble de prèsà celle faite autrefois par DARIUS, écrivain de la Rome Antique.
Aujourd’hui, l’exercice de la politique en RDC est devenu comme la loterie où les facteurs chance et courage sont de mise, et ne répond plus à la définition de cet art de diriger la cité telle que l’avait défini les philosophes de la Grèce Antique, en l’occurrence PLATON dans son ouvrage « LA République ». Sans doute pour ces philosophes l’un des critères principaux pour faire ou prétendre à faire de la politique, c’était l’excellence. Dans cette conception, la politique serait réservée aux meilleurs, à la crème de la société et non pas aux médiocres qui vont dénaturer la politique.
Est-ce le cas en RDC ? Il semble que non, car l’échiquier politique congolais est dominé principalement par les médiocres : l’expression n’est pas de moi mais à été lâché par une très haute autorité religieuse à l’occasion d’une légitime colère, le prélat cathodique lors des échéances électorales législatives et présidentielles de l’année 2018 avait lâché ces mots « Que les médiocres dégagent ». Assurément, le Cardinal Laurent MOSENGO en fin connaisseur du microcosme politique congolais qu’il maitrise depuis trois décennies ne s’était pas trompé dans son analyse de la scène politique congolaise.
La classe politique congolaise est devenue l’apanage des moins bons. Elle est réservée aux moutons noirs de la famille qui se sont accaparé du pouvoir politique du pays, qui ne tolèrent pas les hommes probes et intelligents qu’ils rejettent ou récupèrent au profit du pouvoir en place après les avoir contaminés et corrompus comme eux-mêmes. Au point que l’homme de la rue estime que pour réussir dans la vie, il suffit d’aller faire la politique ce qu’il exprime dans l’expression « Chance eloko pamba ».
Ces échecs et tâtonnements répétitifs de nos hommes politiques est une insulte pour notre pays car après 60 années d’indépendance politique nous sommes toujours incapables de relever le défi en apportant un démenti formel au postulat de notre incompétence. On ne fait aucun effort particulier pour se surpasser, dépasser le niveau de la satisfaction de ses intérêts personnels au profit de l’intérêt supérieur de la Nation. Chacun pense par réflexe à son propre ventre, un instinct purement animal, d’où l’expression qui a été consacrée de « Ventrocratie » ou encore de « Kleptocratie ». Lol ! L’une des conséquences de cette attitude est la transhumance politique des hommes de l’opposition vers le pouvoir en place. Ces derniers tournant sans aucun état d’âme leurs casaques. D’où cette autre des nombreuses expressions congolaises « Il a traversé la rue » pour caractériser la défection d’un homme politique ou encore celui-ci « il est allé au mangeoire ».
Pas étonnant que certains de nos hommes politiques essaient de justifier cette transhumance politique par des considérations telle que les suivantes « La politique sépare, elle divisé, elle suscite la haine. Elle est incertaine ; c’est l’art qui renvoie le plus ses joueurs à la touche. La mort, la déchéance ou l’oubli, sont inhérents à la politique. S’appuyant sur ces considérations, les hommes politiques congolais justifient cette transhumance en déclarant qu’aucun homme politique n’est indispensable ni irremplaçable. Ils renchérissement en disant que toute action politique obéit a des intérêts hic et nunc, à la loi de la temporalité et à un certain dynamisme, il faudrait donc cueillir sa rose dès aujourd’hui selon l’adage « Carpe diem ».
Il est à noter aussi que ces 60 années d’indépendance n’ont pas permis à nos hommes politiques surtout ceux qui ont été successivement aux pouvoirs d’investir dans l’économie nationale ou de préparer leur relève. En effet, ceux qui se sont servi gracieusement des deniers publics n’ont pas pensé à investir dans les secteurs clés de notre économie afin de créer un tissu social et économique stable et prometteur. La preuve réside dans le fait que le chômage et la délinquance battent le plein. Ce ne sont pas les investissements dans les secteurs insignifiants de notre économie tels que la création des supermarchés et maisons de change qui vont impacter notre économie.
Au finish, cet argent, cette grosse fortune gagnée malhonnêtement sur le dos de l’État ne leur aurait servi à pas grand-chose. Comme le déclarait justement dans la Bible le Prophète JEREMIE 17 :11 « comme une perdrix qui couve les œufs qu’elle n’a pas pondu, tel est celui qui acquiert des richesses injustement. Au milieu de ses jours il doit le quitter, et à la fin il n’est qu’un insensé »
Donc, cette malédiction divine pèse et continuera à peser sur la vie des prédateurs du pays et sur les leurs. Ils devront réfléchir par deux fois avant de s’engager dans cette criminalité économique.
Pour ces prédateurs, leur principal idéal c’est l’acquisition de la richesse, l’argent est devenu leur dieu. Et tout leur comportement au sein de l’église cache cette recherche effrénée du dieu argent (Mammon). Et leurs colossaux héritages n’ont pas su profiter à leur progéniture qui n’a pas été éduquée à la culture de l’effort au travail et ne justifie leur vie que par la jouissance comme finalité. C’est pourquoi, ils ont été incapables de consolider les fortunes leur léguées par leurs parents. De sorte que ces héritiers sont tombés aujourd’hui dans la mise noire et ont pensés que cette richesse était éternellement acquise.
Le Madagascar, un autre pays africain, qui va fêter dans l’honneur le 60e anniversaire lui aussi de son indépendance politique ce 26 juin, c’est-à-dire, à 4 jours du nôtre, vient d’administrer à la RDC une bonne leçon dans la gestion efficiente du potentiel humaine et non seulement des minerais. Ce dernier pays a su recueillir et utiliser l’intelligence d’un médecin congolais, digne fils du pays, le Docteur Jérôme MUNYANGI qui, après avoir été négligé et même persécuté en RDC par la concurrence pharmaceutique indo-pakistanaise, est allé trouver refuge dans l’île de Madagascar où il vient de mettre sur pied avec l’aide du gouvernement malgache, une formule de fabrication de la potion médicinale qui, semble-t-il, guérit le Corona Virus, Covid-19, à la grande satisfaction des certains pays du monde.
Cette terrible pandémie jamais vue est considérée par beaucoup d’observateur de l’histoire comme la manifestation de la colère divine qui s’est abattue sur les êtres humains. L’homme dans son confort matériel et son arrogance intellectuelle s’est cru le centre du monde, voire un demi-dieu.
Pensant qu’il n’avait de compte à rendre à personne, ayant relégué l’idée d’un Dieu Tout-Puissant et Créateur de la Vie aux oubliettes, l’homme s’est cru tout permis.
Au point de légaliser dans des textes constitutionnels l’homosexualité, la manipulation génétique. Dernièrement, on raconte qu’un Gouverneur des USA aurait marié une Dame avec son chien. En Italie, on a vu des femmes défiler toutes nues pour réclamer des droits pour l’homosexualité. Est-ce le fait du hasard que ce soit précisément ces 2 pays précités qui totalisent en Amérique et en Europe le plus grand nombre des personnes atteintes du Corona Virus et de morts de cette maladie ?
L’homme n’est pas le maitre de sa vie. Il y a un Être Supérieur qui est l’auteur de la vie et de l’ordre cosmique et qui y veille.
Ce décor de la scène politique congolaise une fois planté, il nous reste à interpeller nos dirigeants politiques sur ce qui conviendrait à faire pour le bien du pays, pour le développement et le progrès de notre cher et beau pays.
Telle est ma modeste contribution à l’occasion du 60e anniversaire de notre indépendance politique pour qu’à l’avenir le « Gâteau au miel » d’anniversaire soit équitablement partagé entre tous les convives (à savoir le revenu national distribué équitablement entre toutes les filles et fils du pays).
En effet, à l’occasion de ma pieuse méditation découlant du 60e anniversaire de notre pays, nous formulons les souhaits ci-après pour nos hommes politiques :
- Prendre conscience de l’état déplorable des fondements de notre pays ;
- Comprendre que les temps ont changé aujourd’hui, que depuis la Perestroïka, les dictatures n’ont plus de longues vies et ne peuvent plus opérer en toute impunité ;
- Instaurer véritablement un Etat de droit ;
- Penser à l’émancipation de la population en priorisant le social ;
- Poser les jalons d’un développement économique durable en priorisant le secteur agricole et la production et la consommation intérieures ;
- Enfin remplacer les valeurs et principes moraux aux anti-valeurs décriées qui ont ruiné l’espoir de notre développement. Par exemple il faudrait apprendre au citoyen congolais à savoir se gêner pour ne pas gêner les autres ;
- Remplacer et encourager l’excellence face à la médiocrité, la probité à la malhonnêteté, l’intérêt général à l’individualisme mal compris, l’objectivisme à la subjectivité.
Soixante ans après l’indépendance, nous avons sensiblement reculé, de sorte que l’on est passé du stade des pays en voie de développement à celui des pays en voie de sous-développement.
Ainsi, nous demandons au Bon Dieu de bénir notre pays qui a tout reçu de lui de manière généreuse et en a fait une sorte de Paradis terrestre, devant servir de grenier à toute l’humanité.
Vu tout ces atouts, la République Démocratique du Congo n’aura aucune excuse pour n’est pas se développer.
(Maître Paul LUKUNKU KANYAMA)