Covid-19 : La prudence reste de mise en France

Grâce à la poursuite du ralentissement de l’épidémie depuis le début du déconfinement le 11 mai, le gouvernement a décidé le passage en phase 2, synonyme d’un quasi retour à la normale. C’est ainsi la fin de l’interdiction de se déplacer à plus de 100 km de chez soi, une mesure très attendue par des habitants de grandes villes avides de grand air ou des familles séparées par la distance pendant plus de deux mois. « Peut-être que le weekend prochain, j’irai voir mes petits-enfants, enfin, qui sont à Nantes », raconte à Paris Linda Espallargas. « Mais je prendrai ma voiture pour être bien isolée parce que j’ai peur encore du virus, j’ai plus de 65 ans donc je me méfie ». Après la réouverture des parcs et jardins partout samedi, les plages, musées, monuments, zoos ou encore les théâtres vont pouvoir rouvrir mardi, en respectant certaines règles de distanciation ou de port du masque. Pour les cinémas, il faudra attendre la phase 3, le 22 juin. Laissés de côté lors de la première phase du déconfinement le 11 mai, les cafés, bars et restaurants sinistrés par plus de deux mois de fermeture se préparent activement depuis plusieurs jours à accueillir enfin du public.

Apprécier un café en terrasse ou en bord de plage: les Français renouent mardi avec leurs habitudes, même si la prudence reste de mise face à un virus qui a fait près de 30.000 morts et entraîné une profonde récession.

« La réouverture des cafés, hôtels et restaurants signe le retour des jours heureux ! », a salué Emmanuel Macron sur Twitter.

Grâce à la poursuite du ralentissement de l’épidémie depuis le début du déconfinement le 11 mai, le gouvernement a décidé le passage en phase 2, synonyme d’un quasi retour à la normale.

L’épidémie a tué 28.940 personnes en France, selon le bilan publié mardi soir. Il y a eu 84 nouveaux décès en 24 heures dans les hôpitaux français et 23 dans les établissements sociaux et médico-sociaux au cours des derniers jours, portant le total des nouveaux décès à 107. Le nombre de patients en réanimation (1.253) continue de diminuer.

Laissés de côté lors de la première phase du déconfinement, les cafés, bars et restaurants sinistrés par plus de deux mois de fermeture se sont préparés activement depuis plusieurs jours à accueillir du public.

Et partout, on s’est pressé pour prendre un café en terrasse, face à la mer. « Quel bonheur, j’attends ce moment depuis un mois », confie Fabienne venue déguster un café dans une paillotte d’Ajaccio sur la plage d’Albert 1er.

« C’était long »

A Marseille, Michaël Lefevre, serveur aux « Mouettes » qui donne sur la mer attend avec « impatience » les clients. « C’était long », souffle-t-il.

A Aix-en-Provence, la brasserie Le Grillon a séparé les tables de deux mètres et les employés portent un masque. « La brasserie est blindée ce matin, mais blindée à 50% ! », avec les nouvelles normes à respecter, s’exclame sa gérante Céline Cattanéo.

En zone orange (Ile-de-France, Guyane, Mayotte), les régions davantage sous pression face au coronavirus, seules les terrasses peuvent accueillir des clients. En zone verte, à l’intérieur, pas plus de dix clients par table et un mètre minimum entre chaque groupe.

A Paris, près du canal Saint-Martin, Charlotte était installée dès mardi matin en terrasse de son café préféré avec un ami. « On s’est levé juste pour ça ».

Mais certains établissements ne rouvriront pas tout de suite: trop compliqué ou pas rentable.

C’est aussi la fin de l’interdiction de se déplacer à plus de 100 km de chez soi, une mesure très attendue par des habitants de grandes villes avides de grand air ou des familles séparées par la distance pendant plus de deux mois.

Après la réouverture des parcs et jardins partout samedi, les plages, musées, monuments, zoos ou encore les théâtres vont pouvoir rouvrir progressivement, en respectant certaines règles de distanciation ou de port du masque. Pour les cinémas, il faudra attendre le 22 juin.

Côté Education nationale, tous les collèges et les lycées de France vont ouvrir progressivement. En zone verte, tous les élèves sont concernés mais en zone orange, les collèges n’accueilleront prioritairement que ceux de 6e et de 5e.

« Notre objectif est que tout élève de collège, même en zone orange, ait de nouveau eu un contact physique avec son collège, pour des entretiens individuels, avant le départ en vacances », avait assuré le ministre Jean-Michel Blanquer en fin de semaine dernière.

Ce volontarisme affiché se heurte au volumineux protocole sanitaire. A tous les niveaux de la scolarité, avoir davantage d’élèves tout en respectant ce protocole veut dire qu’ils seront là moins souvent.

La réouverture des lycées, dont l’annonce était très attendue, sera « progressive » dans les zones vertes, avec une montée en charge « par niveau », a promis M. Blanquer. En Ile-de-France, les élèves seront accueillis « en petits groupes » ou pour des « entretiens individuels » qui permettront, selon les besoins, de faire le point sur leur scolarité ou sur leur situation dans Parcoursup.

Récession plus forte que prévu

Pour aider à contrôler la propagation du virus, qui cirucle toujours, l’application de traçage StopCovid a finalement été lancée mardi soir. Elle a été rendue disponible au téléchargement pour les smartphones fonctionnant avec Android dans le magasin d’applications Google Play vers 16H00, et sur celui d’Apple vers 19H00.

« On a besoin qu’un maximum de gens l’ait », a souhaité le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O, précisant que les habitants des villes étaient visés en priorité, là où le virus circule le plus.

En cas de nouvelle vague, le gouvernement a déjà prévenu que des mesures de reconfinement pourraient être prises, notamment des restrictions de circulation imposées au niveau local.

Avec le risque de mettre un nouveau coup à une économie exsangue, qui redémarre à peine, avec une récession attendue de 11%, a averti le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. « J’ai la conviction absolue que nous allons rebondir en 2021 », a-t-il assuré sur RTL.

« Optimisme »

« C’est l’optimisme qui règne aujourd’hui », assure Hervé Becam, vice-président confédéral de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).

Optimisme parce que beaucoup de clients sont impatients. « J’ai déjà prévu d’aller boire quelques coups en terrasse profiter un peu de cette forme de liberté retrouvée et essayer de faire marcher un peu les commerces de proximité », raconte ainsi Eloi David, à Paris.

Mais certains établissements ne rouvriront pas tout de suite: trop compliqué ou pas rentable, notent certains.

En zones oranges (Ile-de-France, Guyane, Mayotte) encore placées en vigilance face au coronavirus, seules les terrasses pourront accueillir des clients. Et en zone verte, à l’intérieur, pas plus de dix clients par table et un mètre minimum entre chaque groupe.

Côté Education nationale, tous les collèges et les lycées de France vont ouvrir progressivement. En zone verte, tous les élèves sont concernés mais en zone orange, les collèges n’accueilleront prioritairement que ceux de 6e et de 5e.

« Notre objectif est que tout élève de collège, même en zone orange, ait de nouveau eu un contact physique avec son collège, pour des entretiens individuels, avant le départ en vacances », a assuré le ministre Jean-Michel Blanquer en fin de semaine dernière.

Ce volontarisme affiché se heurte cependant au volumineux protocole sanitaire. A tous les niveaux de la scolarité, avoir davantage d’élèves tout en respectant ce protocole veut dire qu’ils seront là moins souvent.

La réouverture des lycées, dont l’annonce était très attendue, sera « progressive » dans les zones vertes, avec une montée en charge « par niveau », a promis le ministre de l’Education nationale. En Ile-de-France, les élèves seront accueillis « en petits groupes » ou pour des « entretiens individuels » qui permettront, selon les besoins, de faire le point sur leur scolarité ou sur leur situation dans Parcoursup.

StopCovid

L’épidémie a tué 28.883 personnes en France, selon le dernier bilan publié lundi soir (+31 par rapport à la veille, mais il manque le décompte des Ehpad). Le nombre de patients en réanimation (1.302) continue de diminuer (-17).

Mais le virus est toujours en circulation alors les autorités sanitaires sont aux aguets pour détecter le moindre signe d’une reprise de l’épidémie et étouffer chaque nouveau foyer dans l’oeuf.

Pour aider à ce contrôle de la propagation du virus, l’application de traçage StopCovid doit être disponible mardi à partir de midi, en téléchargement volontaire sur les téléphones portables.

« On a besoin qu’un maximum de gens l’ait », a affirmé le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O, précisant que les habitants des villes étaient visés en priorité, là où le virus circule le plus.

En cas de nouvelle vague, le gouvernement a déjà prévenu que des mesures de reconfinement pourraient être prises, notamment des restrictions de circulation imposées par les préfets au niveau local.

Mais un nouveau confinement d’ampleur viendrait frapper une économie qui redémarre à peine, avec une récession de 8% évoquée par le gouvernement pour 2020.

« Le pays va devoir se battre contre l’impact d’une récession historique », a prévenu le Premier ministre Edouard Philippe.

LES PARISIENS REDÉCOUVRENT LEURS TERRASSES DE CAFÉ

Des bords du canal Saint-Martin au boulevard Saint-Germain, les Parisiens redécouvraient mardi le plaisir de boire un café sur les terrasses tout juste rouvertes, avec – luxe suprême dans la capitale – de l’espace, distanciation sociale oblige.

Attablée Chez Prune, institution du canal Saint-Martin, Charlotte, la trentaine, a mis son réveil « juste pour ça ». « On est super content, c’est le café en bas de chez nous, on est content de le voir rouvrir, il y a même de la place! », jubile cette habitante de l’Est parisien, qui a vécu son confinement dans un petit appartement sans espace extérieur.

Un peu plus loin, un groupe de parents d’élèves papote, heureux de se retrouver autour d’un café d’autant plus savoureux que les tables sont espacées. « Normalement, on est tous tassés, là c’est agréable », explique Anne, 46 ans.

En Ile-de-France, comme en Guyane et àMayotte, zones classées orange car davantage sous pression face au coronavirus, seules les terrasses peuvent recevoir des clients avec une distance minimum entre chaque table.

Philippe, 61 ans, « toujours stressé par ce virus », a d’ailleurs commencé par vérifier que les « distanciations sont respectées » avant de savourer son café, « un grand plaisir, un peu une impression de liberté retrouvée ».

De quoi rendre le sourire aux Parisiens attablés place de la République, comme Christelle. Après plus de deux mois sans un seul verre dehors, elle s’est « calée tout de suite à une terrasse » avec sa fille. Café et verre d’eau pour la mère, grenadine pour la fille, le tout servi avec un pot de gel hydroalcoolique. « Quel plaisir de retrouver ça, c’est génial ! ».

« Un vrai souffle de joie », lance-t-elle dans un sourire, avant d’avouer que le bonheur sera complet une fois les écoles totalement rouvertes…

« Vrai déconfinement »

Rive gauche, au mythique Café de Flore, sur le huppé boulevard Saint-Germain, la joie est la même pour Anissa, cigarette aux lèvres pour accompagner son café au lait matinal.

« Paradoxalement, c’est encore plus agréable avec plus d’espace », sourit l’avocate de 38 ans qui a déjà prévu de revenir ce soir pour prendre un verre avec des amis.

« Le café, c’est typiquement parisien », explique cette habituée des lieux qui habite dans les environs. « Ça me manquait ce petit plaisir. »

Le Flore a fait le bonheur de sa clientèle en rouvrant sa terrasse dès 7h30. Avec quelques changements: un cordon marque la file d’attente sur le bord de la chaussée, les tables s’étendent jusque devant la vitrine de la librairie adjacente et mordent un coin de trottoir. Disposées par deux, elles sont largement espacées. Lorsqu’un client seul s’assoit, une croix rouge rappelle que la seconde table est inutilisable. Tout le personnel est par ailleurs masqué.

Pas de quoi empêcher Philippe Da Cruz, veston et cravate noire impeccables, de papoter avec ses clients. « Ils sont super contents de pouvoir revenir et faire des choses de la vie normale », témoigne le garçon de café. « C’est le vrai déconfinement qui commence. »

Le Flore a fait le bonheur de sa clientèle en rouvrant sa terrasse dès 7h30. Avec quelques changements: un cordon marque la file d’attente sur le bord de la chaussée, les tables s’étendent jusque devant la vitrine de la librairie adjacente et mordent un coin de trottoir. Disposées par deux, elles sont largement espacées. Lorsqu’un client seul s’assoit, une croix rouge rappelle que la seconde table est inutilisable. Tout le personnel est par ailleurs masqué.

Pas de quoi empêcher Philippe Da Cruz, veston et cravate noire impeccables, de papoter avec ses clients. « Ils sont super contents de pouvoir revenir et faire des choses de la vie normale », témoigne le garçon de café. « C’est le vrai déconfinement qui commence. »

Certains clients sont même arrivés en avance. « Ils avaient envie de reprendre leur rituel », explique à l’AFP le directeur général de l’établissement Alexandre Siljegovic.

Le café était à pied d’œuvre depuis vendredi pour préparer sa réouverture. Pourtant, l’enthousiasme des commerçants autour de ce redémarrage restreint n’est pas débordant dans le quartier: en face, Les Deux Magots, autre institution du Paris littéraire, n’ouvrira que vendredi et le café Louise reste fermé.

« Le Flore, c’est un symbole pour les Parisiens, donc on a rouvert sans se poser de question », poursuit M. Siljegovic. Le café, qui ne peut accueillir que « 30% » de sa clientèle dans ces conditions, va aussi « devoir se passer de la clientèle asiatique » et compte « sur les habitués » et les touristes européens qui pourraient revenir dès le 15 juin, après la réouverture des frontières.

(avec Afp)

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