Le Covid-19 n’est pas devenu moins pathogène

Rien ne permet d’affirmer que le nouveau coronavirus soit devenu moins pathogène, a prévenu lundi l’OMS après les propos d’un célèbre médecin italien affirmant que le virus perdait de sa virulence. Le chef de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a dit vouloir continuer à travailler avec les Etats-Unis malgré l’annonce la semaine dernière par le président Donald Trump qu’il rompait les liens entre son pays et l’agence sanitaire de l’ONU.

Le déconfinement se diffuse dans le monde

Du Colisée à Rome au Grand Bazar d’Istanbul, l’Europe a rouvert lundi de multiples monuments et lieux publics. Les bars ont rouvert en Finlande et en Norvège, les cafés et restaurants aux Pays-Bas, les cinémas, théâtres et salles de spectacle au Portugal.

L’Ukraine a commencé à relancer ses liaisons ferroviaires, après avoir rouvert le métro, les centres commerciaux, les parcs et d’autres commerces.

Et l’Angleterre a rouvert, malgré les critiques, certaines écoles fermées depuis mi-mars.

La capitale russe a autorisé ses commerces non alimentaires à rouvrir et ses habitants à sortir faire des courses, mais des millions de Moscovites doivent rester largement confinés chez eux au moins jusqu’au 14 juin.

Le Premier ministre Imran Khan a annoncé lundi la levée complète du confinement entamé fin mars au Pakistan, alors qu’une étude publique montre que le nombre de malades du nouveau coronavirus pourrait être sans commune mesure avec les chiffres officiels (72.000 cas, 1.500 morts)

Ce rapport consulté par l’AFP estime à plus de 670.000 le nombre de malades dans la seule ville de Lahore (Est), aux plus de 11 millions d’habitants.

La France à la veille d’une vie « presque normale »

Les Français ont vécu lundi leur dernière journée à déplacements limités, à la veille de la réouverture aussi des cafés, restaurants, collèges et lycées dans la majeure partie du pays.

Plus de 373.000 morts

La pandémie a fait au moins 373.439 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles lundi à 19H00 GMT.

Plus de 6.220.110 cas ont été diagnostiqués dans 196 pays et territoires.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 105.099 décès pour 1.809.109 cas. Suivent le Royaume-Uni avec 39.045 morts, l’Italie (33.475), le Brésil (29.937) et la France (28.833).

Le coronavirus a fait plus de 10.000 morts au Mexique, a annoncé le gouvernement. Le Covid-19 a tué 10.167 personnes depuis le début de l’épidémie, pour 93.435 cas confirmés, ce qui fait du Mexique le deuxième pays d’Amérique latine le plus endeuillé derrière le Brésil.

Le Pérou, deuxième pays d’Amérique latine en nombre de contaminations, a franchi lundi le cap de 170.000 cas confirmés. Il déplore 4.634 décès.

Pic en Iran

L’Iran a annoncé près de 3.000 nouvelles contaminations au cours des dernières 24 heures, la plus forte hausse enregistrée depuis deux mois.

Aucun mort en Espagne

Le coronavirus n’a fait aucun mort en Espagne durant ces dernières 24 heures, une première depuis trois mois, ont annoncé les autorités.

Veillée interdite à Hong Kong

La veillée annuelle à Hong Kong en souvenir de la répression de Tiananmen n’a, pour la première fois en 30 ans, pas été autorisée par la police qui a invoqué les risques liés au coronavirus, dans un contexte de tensions dans l’ex-colonie britannique.

Des feux d’artifice pour conjurer la pandémie

Des dizaines de feux d’artifice ont brièvement illuminé le ciel lundi soir à travers tout le Japon, une initiative de fabricants désoeuvrés, destinée à remonter le moral de la population et à prier pour la fin de la pandémie.

Ruée sur l’alcool à Johannesburg

Dans le township sud-africain de Soweto, des dizaines de personnes ont fait la queue devant des magasins d’alcool après neuf semaines de régime sec.

Football brésilien contaminé

Le club brésilien de football de Vasco da Gama, un des plus importants du pays, a annoncé que seize de ses joueurs avaient été testés positifs au coronavirus et écartés du groupe censé reprendre l’entraînement lundi.

Levée du couvre-feu au Burkina

Le couvre-feu instauré au Burkina Faso mi-mars pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus va être levé mercredi, selon un décret présidentiel lu lundi soir à la télévision publique.

Opéra retardé à New York

Le Metropolitan Opera de New York a annoncé lundi que sa saison 2020-21 ne démarrerait que le 31 décembre, trois mois plus tard que prévu, pour cause de pandémie de coronavirus, et qu’il étudiait la possibilité de raccourcir certaines représentations.

LE CORONAVIRUS VA CHANGER LA VIE DE BUREAU

Le retour au bureau après le confinement imposé par le coronavirus oblige à repenser l’aménagement des espaces de travail avec un grand gagnant, le travail à distance, et une victime, les open spaces ancienne formule, selon des experts interrogés par l’AFP. Selon la dernière édition, datant de 2017, du baromètre de la qualité de vie au bureau, réalisé par TNS Sofres et Actineo, trois actifs sur cinq (65%) travaillant au bureau sont dans un espace fermé, 29% dans un espace collectif ouvert (ou « open space ») et 6% sont sans poste attitré (bureau partagé ou « desk-sharing »). Sur les 65% qui sont en bureau fermé, 32% sont seuls (proportion qui monte à 77% chez les cadres dirigeants et 46% chez les cadres intermédiaires) et 33% sont dans un bureau de plus de deux personnes (36% des employés). Dans le contexte post-covid, « les entreprises vont être obligées de repenser leur organisation. 

Toucher aux environnements de travail est une question sensible » pour Catherine Pinchaut, secrétaire nationale de la CFDT, qui prévient que beaucoup va dépendre « de la qualité du dialogue social ». « Il faut que l’employeur assume ses responsabilités en matière de sécurité, qu’il informe et forme ses salariés », insiste Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT.

Les bureaux en plateau ouvert ont été fustigés dans le livre à succès « L’open space m’a tuer » paru en 2008 sous les plumes de Thomas Zuber et Alexandre des Isnards (Pocket). Le sociologue du travail Alain d’Iribarne les a qualifiés de « fabrique du contrôle social » où « chacun se surveille, écoute les conversations des autres ».

Ils vont devoir être repensés, assure l’architecte et psychologue du travail Elisabeth Pélegrin-Genel. « L’open space a été densifié au fil des années, on a entassé les gens pour économiser des mètres carrés. On va devoir +dédensifier+ et revenir à quelque chose de sans doute beaucoup plus agréable car on ne sera pas collé les uns contre les autres. »

Pas « la fin du bureau »

Auteur en 2016 du livre « Comment (se) sauver (de) l’open space ? » (Editions Parenthèse), elle se dit aujourd’hui « assaillie de sollicitations pour installer des plexiglas » sur les plateaux de travail. « Comme dans +Playtime+ de Jacques Tati. J’espère que ce ne sera que temporaire, qu’on ne va pas finir par vivre chacun dans son scaphandre, à deux mètres les uns des autres… »

Dans ce contexte, le bureau partagé « peut devenir une bonne solution de par sa facilité d’entretien » car il est plus facile de désinfecter un poste de travail vide de tout effet personnel, estime Mme Pélegrin-Genel.

Le cotravail (ou « coworking) permet pour sa part de renouer avec une ambiance de bureau dans des espaces dédiés, partagés par plusieurs entreprises, plus proches du domicile, permettant d’éviter des heures de trajet.

« Le coworking est une alternative au domicile » pour Odile Duchenne, directrice générale d’Actineo, observatoire de la qualité de vie au travail, tout en permettant ce « travail à distance, grand gagnant » de cette crise.

Selon Patrick Conjard, de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), le « travail hors les murs », qui concernait 7% des salariés avant la crise et 30% (un peu plus de 7 millions) pendant, « bouleverse les pratiques managériales » appelées à « gérer les collectifs en présence et à distance ».

« 0n va de plus en plus travailler ailleurs que dans les immeubles de bureau », ajoute Mme Duchenne, mais « cela ne veut pas dire la fin du bureau ». Pour la dirigeante d’Actineo, « l’entreprise sera le lieu où l’on vient pour les réunions, le partage, la créativité ». Cela impliquera l’aménagement de « salles de réunion plus grandes, plus hautes de plafond, plus aérées ».Une chose est certaine pour Odile Duchenne : « la crise marquera ces lieux ».

(avec Afp)

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