RDC : Fatshi comparé à Hermès, dieu des voleurs doit comparaître au procès Kamerhe

Dès l’arrivée de Tshisekedi à la présidence de la république de la Rdc avec l’affaire de 15 millions de dollars américains des décomptes sur les créances des sociétés pétrolières que d’aucuns ont qualifié de rente-commissions, avec ce grand ballet de séduction mal réfléchi de » programme des 100 jours en Rdc », on pouvait s’attendre à ce que la partisanerie, la chose tribale deviennent incontrôlables. La suite nous a livré des facettes d’une présidence où le chef de l’Etat a brillé par ses absences du pays dans la gestion de la res publica. Ce qui a illustré son management par l’absence s’apparentant à la notion économique de recherche de rente, ce qui représente la notion de leadership par le laissez-faire se distinguant par son aspect destructeur. Au final c’est un procès hors du commun sur l’argent détourné qui s’est ouvert à la prison de Makala ce lundi 11 mai 2020.

L’enjeu de ce procès est surtout la révélation de tous les éléments accablants pointant la responsabilité du président Tshisekedi dans cette affaire de détournements des millions de dollars. Tout y est, la corruption, la circulation de flux d’argent. A plusieurs reprises certains prévenus et témoins ont évoqué la présidence comme l’onde électromagnétique. La complicité de Tshisekedi a été bien établie quand Vital Kamerhe a déclaré qu’il a remis au président la clé USB contenant tous les éléments du programme des 100 jours et il a promis de montrer  » sous le sceau du secret » au tribunal certaines annotations faites par F.Tshisekedi. Cette affaire est l’histoire d’une nouvelle espèce d’hommes politiques qui se présentent au nom du changement mais qui sont la marque du dieu Hermès dont la résonance se trouve dans le profil de Vital Kamerhe, un voleur patenté aux vieux réflexes mobutistes.

F.Tshisekedi doit comparaître au procès Vital Kamerhe afin d’établir la vérité et que ce procès ne paraisse pas comme un théâtre comme le disent la plupart des kinois. En matière de jurisprudence, que ce soit en matière civile,pénale ou administrative, les lois de procédure prévoient toutes les possibilités pour le juge ou le procureur en charge du dossier de procéder à l’audition de témoins pour la recherche de la vérité. Le procureur ou les parties comptent sur les personnes citées, sur leur témoignage. A priori, le procureur doit requérir la présence de F. Tshisekedi. En outre la complicité en droit pénal est engagée quand la responsabilité de Tshisekedi est établie en liaison avec celle de l’auteur au regard des éléments matériels : clé USB, annotations faites par Tshisekedi comme l’a déclaré Vital Kamerhe. Tout est clair : c’est la théorie de la criminalité d’emprunt que certains qualifient le participant au 2nd degré. Plus simplement le complice est celui qui a participé à l’action sans prendre part aux éléments constitutifs de l’infraction. La complicité est toujours punissable en matière de délit et crime. Même si le complice n’est pas puni comme l’auteur principal, il est puni comme un auteur de l’infraction.

Dans ce contexte il est impératif pour le procureur afin de ne pas enfouir cette fresque de l’histoire judiciaire du procès Vital Kamerhe d’exiger la présence du président Tshisekedi au procès. Sinon il aura un cadavre dans le placard. La responsabilité historique lui incombe de rendre la justice. A l’évidence, il est opportun pour les organisations de la société civile, les citoyens mus par la défense de l’intérêt général de la population d’engager une action collective exigeant la comparution de F. Tshisekedi au procès en qualité de complice. Nul n’est censé ignorer la loi. C’est la réalisation adéquate au bon fonctionnement des institutions régaliennes. Tshisekedi ne peut donc pas échapper à toute sanction et s’il n’est pas appelé à comparaître au procès Vital Kamerhe, le reste serait soit théâtral soit esprit machiavélique pour faire boire Kamerhe le calice jusqu’à la lie.

(Prof. Florent Kaniki)

A lire aussi

Visite chez China Non Ferrous Metals Company (CNMC) en RDC.

Corruption : Un homme d’affaires se vante de corrompre les fonctionnaires congolais

Selon l’ONG britannique Global Witness, non content d’avoir conclu avec la Gécamines un contrat léonin …

Laisser un commentaire