ARTICLE 56 de la Constitution, al. 2 : « Le mandat du Président de la République est également INCOMPATIBLE avec toute responsabilité au sein d’un parti politique. » A quel titre le président nommé par l’imposteur tutsi rwandais Félix-Antoine TSHILOMBO TSHISEKEDI dit Fatshi a-t-il « désigné » la candidate UDPS au poste de premier vice-président de l’assemblée nationale ?
Pour opérer le choix entre 16 candidats, l’Autorité morale s’est utilement entourée de Samy Badibanga. La plus haute hiérarchie de l’UDPS a tranché. Félix Tshisekedi a désigné, hier lundi 8 juin, la députée Patricia Nseya Mulela pour succéder à Jean-Marc Kabund, déchu de son poste de 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale le 25 mai dernier à la suite d’une motion de défiance initiée l’élu MLC Jean Jacques Mamba.
Sur un total de 16 députés UDPS qui se sont portés candidat à ce poste, le choix de l’autorité morale a été porté sur Patricia Nseya, Secrétaire national en charge de la Solidarité et actions humanitaires. La désignation de l’élue de Likasi intervient après plus de deux semaines de tiraillements et autres chamailleries entre pro et anti Kabund.
Après la déchéance de Jean Marc Kabund, le Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, s’est opposé à son remplacement par tout autre candidat. Une position qui a fait réagir les députés UDPS. Le célèbre constitutionnaliste André Mbata a pris le contre-pied de la position officielle du parti de la 11ème rue. Pour lui, » le poste de 1er Vice-président de l’Assemblée nationale revient à l’UDPS et non à un individu qui se prendrait pour un homme providentiel. «
Le président du groupe parlementaire UDPS et Alliés ne dit pas autre chose. Léon Mubikayi fustige « la politique de la chaise vide » qui, affirme-t-il, » ne paye point ». Il a soutenu qu' »il y aura un remplaçant à Jean-Marc Kabund, mais il sera de l’UDPS parce que le poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale revient à l’UDPS », assurait-il in tempore non suspecto. Sauf cataclysme, la future 1ère Vice-présidente de la Chambre basse sera élue le vendredi 12 juin.
Ces bisbilles entre les blocs Kabund-Kabuya et Wankuenda-Shabani se sont fait ressentir dans les travées de l’Hémicycle, amenant Félix Tshisekedi, autorité suprême du parti, à trancher. Et pour nombre d’observateurs, FATSHI a fait le choix de la conciliation au Bureau de l’Assemblée nationale. Et dans l’ombre de ce difficile arbitrage aux côtés de l’autorité morale du parti, il y a Samy Badibanga, fin connaisseur des rouages parlementaires et ancien président du groupe parlementaire UDPS lors de la législature passée.
Maintenant que la page Kabund est tournée et que FATSHI s’est investi pour une solution entre les deux camps, on s’attend à ce que la question de la présidence soit mise sur la table. Le leadership de Kabund étant récusé par un groupe qui ne jure que par l’organisation du congrès du parti d’où sortiront les nouveaux dirigeants.
FATSHI TOURNE LA PAGE KABUND
Le chef de la formation tshisekediste a jeté son dévolu sur Patricia Nseya dans le lot de 16 députés de l’Union pour la Démocratie et le progrès social qui s’est bousculé au portillon pour occuper le fauteuil de premier Vice-President de l’Assemblée nationale, laissé vacant suite à la déchéance de Jean Marc Kabund.
L’élue de Likasi apparaît comme la candidate de compromis entre deux courants diamétralement opposés qui s’affrontent à l’intérieur du parti présidentiel.
En usant de son pouvoir discrétionnaire pour départager les prétendants à la succession de Jean Marc Kabund au sein du groupe parlementaire UDPS, Félix Tshisekedi tourne définitivement la page Kabund.
Le chef de l’Etat a consulté le directoire de l’UDPS composé de Jacquemin Shabani, Wakuenda et Augustin Kabuya avant d’annoncer son choix.
Jean Marc Kabund a totalement été écarté de toutes les tractations qui ont abouti à la désignation de Patricia Nseya comme candidat unique de l’UDPS à l’élection du premier Vice-Président de l’Assemblee nationale prévue ce vendredi 12 juin à l’Assemblée nationale
Pour bien d’observateurs, Félix Tshisekedi a implicitement reconnu le directoire de son parti comme la seule instance légale jusqu’à l’organisation du congrès conformément à la décision du ministère de l’intérieur.
Le SG de l’UDPS, partisan de la politique de la chaise vide a fait le déplacement de l’Hémicycle pour accompagner Patricia Nseya à l’étape du dépôt de sa candidature au service courrier de l’Assemblée nationale.
Augustin Kabuya qui affirmait avoir reçu l’ordre de la hiérarchie pour soutenir Jean Marc Kabund dans la bataille judiciaire pour reconquérir son fauteuil du premier Vice-Président de l’Assemblée nationale, a opéré un revirement spectaculaire.
Ainsi sonne le glas pour Jean Marc Kabund, cet enfant terrible de la rue Pétunias, qui a conduit l’UDPS au pouvoir après 37 ans passés à l’opposition.
LE PARLEMENT-DEBOUT ACTE DE LA DÉCHÉANCE DE KABUND
Exit Kabund. Dans un communiqué daté lundi 8 juin que Forum des As a pu consulter, le Parlement-Debout 10ème rue Limete « prend acte de la déchéance de l’honorable Jean Marc Kabund de ses fonctions de 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale».
Tirant les conséquences de cette destitution du désormais ancien 1er Vice-Président du Bureau de la Chambre, la base du parti tshisekediste de la 10ème rue appelle les élus UDPS prône le remplacement de Kabund par un homme ou une femme de valeur. Le Parlement-Debout 10ème rue Limete « invite les Honorables Députés issus de l’UDPS à mettre tout en œuvre pour le remplacement de l’intéressé (JM Kabund, NDLR) par une des valeurs que regorge l’UDPS, en désignant un homme ou une femme qu’il faut à la place qu’il faut ».
Ce n’est pas tout. Cette base du parti présidentiel « met en garde les Vétérans », une « structure non reconnue par nos textes », de chercher à entraver le travail du Directoire de l’UDPS en envisageant l’organisation d’un certain conclave pour « perpétuer la confusion au sein du parti ».
Le Parlement-Debout 10ème rue Limete salue « les dispositions pertinentes prises par le ministère de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, « pour le retour à la légalité au parti au travers du Directoire ». En conséquence, la base de la 10ème rue demande au Triumvirat du parti « à se conformer scrupuleusement aux prescrits des textes régissant l’UDPS durant l’exercice de son mandat ».
SAMY A LA MANŒUVRE
Face à des camps retranchés au sein du parti, professant chacun un discours aux antipodes des autres, Félix Tshisekedi, assisté par Samy Badibanga, un allié de poids au sein de la majorité présidentielle, a su user de tact pour mettre tout le monde d’accord. Ce qui n’était pas joué d’avance dans un parti comme l’UDPS où l’égo des dirigeants n’est pas le moindre des paramètres. Ça sera donc Patricia Nseya Mulela, députée nationale élu de Likasi au Haut Katanga, qui va représenter le parti présidentiel au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale.
Comment donc le chef de l’Etat a-t-il manœuvré pour aboutir à ce choix, dans un parti qui était si divisé sur la question ? Félix Tshisekedi a fait preuve d’un talent politique remarquable pour, non seulement orienter ses élus et la direction du parti vers une option participative, rejetant la politique de la chaise vide, mais aussi de réunir tout le monde autour du choix d’une candidate susceptible de faire consensus.
Rappelons que depuis l’éviction de Jean Marc Kabund a Kabund de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, plusieurs camps avaient pris corps au sein de l’opposition. Il y avait, ainsi, d’un côté, le bloc Kabund-Kabuya, qui projetait de boycotter le poste laissé vacant par le président a.i de l’UDPS, menaçant de sanctionner tout député qui se porterait candidat, tout en encourageant Jean Marc Kabund d’ester en justice contre sa déchéance du bureau de la chambre basse. Ce bloc en appelait carrément à la fin de la coalition FCC-CAH. De l’autre côté, il y avait le groupe Jacquemin Shabani (président de la commission électorale du parti) et Victor Wakuenda (président de la Convention démocratique du parti), soutenu par une large part de députés, partisans d’un remplacement de Kabund par un élu de l’UDPS et du soutien à la coalition au pouvoir.
HOMME D’EXPERIENCE
Devant ce tableau écartelé, Félix Tshisekedi, en tant qu’autorité morale de l’UDPS, a pris les taureaux par les cornes. Le dimanche 7 juin, il a ainsi reçu les députés de l’UDPS. Pour l’occasion, il s’est utilement entouré de Samy Badibanga, premier vice-président du Sénat et, surtout, ancien président du groupe parlementaire de l’UDPS et Alliés de la législature 2011-2018. L’homme a l’expérience de la gestion des hommes, surtout des élus UDPS, connus pour leur combativité … et leur difficulté à s’accorder. C’est donc un homme d’expérience qui assiste donc le chef de l’Etat dans sa démarche. A l’issue de la réunion, la poire est coupée en deux : d’une part, l’option est levée de présenter un candidat en remplacement de Jean Marc Kabund au bureau de la chambre basse du Parlement, et, de l’autre, le président a.i de l’UDPS est encouragé à poursuivre avec la procédure judiciaire devant le Conseil d’Etat.
Deuxième option levée : la déclaration des candidats. Là, ils sont 16 à se déclarer ! Il s’agit de André Mbata (Dimbelenge, Kasaï central) ; Paul Tshilumbu (Kinshasa IV-Tshangu) ; Léon Mubikayi (Luebo, Kasaï) ; Nadine Mangabu (Mbuji-Mayi, Kasaï oriental) ; Freddy Tshibangu (Tshilenge, Kasaï oriental) ; Ntumba Mukendi Léon (Lupatapata, Kasaï oriental) ; Rémy Masamba (Kinshasa III-Mont Amba) ; Coco Mulongo (Lubumbashi, Haute Katanga) ; Wamu Henriette (Kinshasa II-Funa); Tony Mwaba (Kinshasa I-Lukunga); Étienne Bidjep (Dibaya, Kasaï central); Josué Kalukuta (Luiza, Kasaï central); Freddy Musambia (Fizi, Sud-Kivu); Patricia Nseya (Likasi, Haut Katanga); Augustin Mulumba Kanza (Ngandanjika, Kasaï oriental); Eric Ngalula (Lupatapata, Kasaï oriental).
Le chef de l’Etat décide alors de consulter tout le monde afin de faire consensus. Le lundi 8 juin, il reçoit le tandem Shabani-Wakuenda pour des entretiens sur la question. Après cet entretien, il instruit Augustin Kabuya sur le choix du candidat – ou plutôt de la candidate – de l’UDPS : ça sera Patricia Nseya Mulela. C’est même le secrétaire général de l’UDPS qui a déposé officiellement la candidature de la candidate UDPS au bureau de l’Assemblée nationale.
(avec ForumDesAs)