Après des semaines coincées chez lui à cause de la pandémie, le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a rencontré lundi des responsables politiques et religieux noirs pour dénoncer le « racisme institutionnel » qui ronge une Amérique meurtrie par la mort de George Floyd.
Peinant à se faire entendre jusqu’ici dans des médias centrés sur les ravages du coronavirus et la gestion de la crise par Donald Trump, Joe Biden multiplie les déclarations et rencontres remarquées depuis l’homicide par un policier blanc de cet homme noir non armé, qui a embrasé les Etats-Unis.
Masque sur le visage, arpentant une petite église de sa ville de Wilmington, dans le Delaware, il a juré lundi de s’attaquer au « racisme institutionnel » dès ses 100 premiers jours au pouvoir, s’il battait Donald Trump le 3 novembre.
Dans la soirée, Joe Biden a accusé le président républicain d’utiliser l’armée « contre les Américains » et du gaz lacrymogène contre des « manifestants pacifiques » pour une opération de communication, après la visite surprise et controversée du milliardaire républicain dans une église emblématique proche de la Maison Blanche.
Dimanche, le démocrate avait rencontré des passants sur le site d’une manifestation anti-racisme. Et mardi, l’ancien bras droit de Barack Obama doit se rendre à Philadelphie pour s’exprimer sur les « troubles civils » qui secouent le pays.
Après avoir été accusé de rester trop en retrait, enfermé chez lui, même par certains dans son propre camp, le septuagénaire semble avoir repris du souffle et être prêt à mettre un coup d’accélérateur avec l’assouplissement des mesures de confinement.
Biden, genou à terre
Devant une quinzaine de responsables religieux et politiques, en grande majorité noirs, dans l’église de Wilmington, Joe Biden, 77 ans, a eu des mots durs envers Donald Trump, qu’il devance dans les sondages nationaux.
« La haine ne fait que se cacher. Elle ne disparaît pas. Et quand quelqu’un au pouvoir souffle sur la haine sous les rochers, elle en sort. Les mots d’un président sont importants », a-t-il dit.
Devant une quinzaine de responsables religieux et politiques, en grande majorité noirs, dans l’église de Wilmington, Joe Biden, 77 ans, a eu des mots durs envers Donald Trump, qu’il devance dans les sondages nationaux.
« La haine ne fait que se cacher. Elle ne disparaît pas. Et quand quelqu’un au pouvoir souffle sur la haine sous les rochers, elle en sort. Les mots d’un président sont importants », a-t-il dit.
Après une prière, Joe Biden avait écouté en silence, prenant des notes, pendant environ une heure chacun des intervenants, certains très émus en évoquant la mort de George Floyd, 46 ans, le 25 mai à Minneapolis.
Dans ce contexte douloureux, plusieurs participants ont exhorté Joe Biden à choisir une colistière qui deviendrait la première vice-présidente noire s’il gagnait en novembre. Il leur a répété que « plusieurs candidates afro-américaines » figuraient sur sa liste.
A la fin de la rencontre, Joe Biden a posé un genou à terre lors d’une photo de famille, en première ligne devant les participants.
Des critiques
C’était la première fois que le septuagénaire participait en personne à une telle rencontre publique depuis mi-mars, lorsque la pandémie de coronavirus a soudainement paralysé la campagne présidentielle.
Il a dans la foulée organisé une table ronde avec les maires de grandes villes comme Los Angeles, Chicago et Atlanta, secouée par les violences.
La mort de George Floyd est « non seulement intolérable mais les gens sont en colère, (…) Je le suis », a-t-il confié, tout en condamnant de nouveau les violences.
Le candidat démocrate a confié plus tard ce que le frère de la victime, Philonise Floyd, lui avait dit lorsqu’il l’avait appelé: « Promettez-moi que justice sera rendue. Promettez-moi que les gens devront rendre des comptes. Promettez-le moi ».
Vice-président pendant huit de Barack Obama, Joe Biden est très populaire chez les Noirs américains, un électorat clé pour tout démocrate espérant remporter la présidentielle américaine.
Mais il n’échappe pas pour autant aux critiques pour ses positions passées ou des commentaires qui ont provoqué l’indignation.
Comme lorsqu’il avait déclaré, en mai, à un animateur de radio qu’il n’était « pas noir » s’il songeait à voter pour Donald Trump. Joe Biden s’était rapidement excusé.
« Dans cette salle, nous vous aimons (…) Mais nous ne sommes pas ici que pour vous aimer mais aussi pour vous pousser », lui a déclaré lundi un sénateur du Delaware, Darius Brown, en l’appelant à faire des propositions concrètes.
« Pendant vos huit ans passés comme vice-président, il y a eu beaucoup de réussites mais la communauté afro-américaine n’a pas connu les mêmes opportunités économiques et l’ascension sociale qu’elle avait connues dans les années 1990. »
Trump : Un idiot
L’entraîneur des San Antonio Spurs (NBA) Gregg Popovich a fustigé lundi l’incapacité de Donald Trump, qu’il qualifie d' »idiot dérangé » et de « lâche », de dire « la vie des Noirs compte » et « d’unifier les gens », après la mort de George Floyd.
Après LeBron James et Michael Jordan, qui se sont notamment insurgés ces derniers jours après l’homicide par un policier blanc de cet homme noir non armé, Popovich, opposant déclaré au président américain, a vivement condamné son attitude.
« Si Trump avait un cerveau, même s’il était cynique à 99%, il sortirait et dirait quelque chose pour unifier les gens. Mais il ne se soucie pas de rassembler les gens. Même maintenant. Voilà à quel point il est dérangé. Tout tourne autour de lui. Tout dépend de ce qui lui profite personnellement. Ce n’est jamais pour le bien de tous », a-t-il déclaré au site The Nation.
« C’est pourtant clair ce qui doit être fait. Nous avons besoin d’un président qui dise simplement que +la vie des Noirs compte+. Mais il ne le fera pas. Il ne peut pas parce que c’est plus important pour lui de calmer le petit groupe d’adeptes qui valident sa folie », a-t-il ajouté.
Depuis six jours, Donald Trump est confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat. Promettant de restaurer l’ordre aux Etats-Unis, il a dénoncé lundi des « actes de terrorisme intérieur ».
« Il n’est pas seulement source de division. C’est un destructeur. (…) C’est pourquoi il se cache dans le sous-sol de la Maison Blanche. C’est un lâche. Il crée une situation et s’enfuit comme un collégien. En fait, il vaut mieux l’ignorer. Il ne peut rien faire pour améliorer cela, à cause de ce qu’il est: un idiot dérangé », a encore asséné Popovich qui a remporté cinq titres NBA avec les Spurs.
Il a aussi pointé l’immobilisme face au problème du racisme. « Ce qui me frappe, c’est que nous voyons tous cette violence policière et ce racisme, et nous avons déjà vu ça auparavant, mais rien ne change. C’est pourquoi ces protestations ont été si explosives. Mais sans leadership, sans comprendre le problème, il n’y aura jamais de changement. »
« Et les Américains blancs ont évité de prendre en compte ce problème depuis toujours, car nous avons eu le privilège de l’éviter. Ca aussi ça doit changer », a-t-il appelé.
Un rapport d’autopsie officiel publié lundi a indiqué que George Floyd, 46 ans, était mort « par homicide » à cause de « la pression sur son cou ».
« En d’autres termes, il a été assassiné », a tweeté l’entraîneur des Golden State Warriors Steve Kerr, qui fait partie avec Popovich, Lloyd Pearce (Atlanta Hawks) et les ex-coaches David Fizdale et Stan Van Gundy, d’un comité créé par l’Association nationale des entraîneurs de basket américain (NBCA), chargé de réfléchir à diverses actions pour lutter contre les violences et l’intolérance raciales dans les villes américaines où évoluent des équipes NBA.
« Nous nous engageons à travailler avec les responsables et autorités locaux pour créer un changement positif dans nos communautés. Nous avons le pouvoir et la plateforme pour influer sur le changement, et nous allons l’utiliser », indique le communiqué des entraîneurs.
TRUMP MENACE DE DÉPLOYER L’ARMÉE SI LES VIOLENCES CONTINUENT
Le président américain Donald Trump a promis lundi de restaurer l’ordre dans une Amérique en proie à un déferlement de colère historique, menaçant de déployer l’armée pour faire cesser les violences.
A New York, plusieurs grands magasins de la célèbre 5e Avenue ont été pillés lundi soir, selon des journalistes de l’AFP sur place, et la police a annoncé avoir arrêté « des centaines » de personnes.
Le couvre-feu, instauré dans la ville de 23h à 5h lundi, commencera dès 20h mardi, a annoncé le maire Bill de Blasio, tout en assurant que la métropole était « totalement sous contrôle, et pour l’essentiel calme et paisible ».
Donald Trump est confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat alors que des centaines de milliers d’Américains protestent contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales, exacerbées par la crise du Covid-19.
« Au plus profond de nous-mêmes, on en a assez », a expliqué à l’AFP Jessica Hubbert, un manifestante afro-américaine de Los Angeles.
Couvre-feu
Une semaine après l’homicide à Minneapolis de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc, New York, Los Angeles et des dizaines d’autres villes américaines ont renforcé leurs mesures sécuritaires, décrétant ou rallongeant un couvre-feu nocturne pour vider les rues.
A Washington, plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés sans violence dans la soirée pour violation du couvre-feu instauré à partir de 19H00.
A St-Louis, dans le Missouri, quatre policiers ont été blessés par balles, et l’un d’eux est dans un état grave, a annoncé le chef de la police locale.
Après une manifestation pacifique dans l’après-midi de lundi, environ 200 personnes ont commencé à lancer des pierres et des fusées d’artifice aux policiers, avant de commencer à piller des boutiques. La police, a-t-il reconnu, a répondu avec des « munitions ».
Face aux troubles se surajoutant à la pandémie de coronavirus, Donald Trump avait annoncé plus tôt d’un ton martial le déploiement dans la capitale de « milliers de soldats lourdement armés » et policiers pour mettre un terme « aux émeutes » et « aux pillages ».
Il a jugé que les troubles de la veille à Washington étaient « une honte ».
Appelant les gouverneurs à agir vite et fort pour « dominer les rues » et briser la spirale des violences, il leur a lancé une mise en garde.
« Si une ville ou un Etat refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l’armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place », a-t-il lancé, dénonçant des actes de « terrorisme intérieur ».
« Il utilise l’armée américaine contre les Américains », a dénoncé sur Twitter Joe Biden, son adversaire à la présidentielle de novembre.
Le candidat démocrate doit se rendre mardi matin à Philadelphie pour s’exprimer sur les « troubles civils ».
Le visage couvert d’un masque, il s’est rendu lundi dans l’église d’une paroisse noire de son Etat du Delaware pour y rencontrer des responsables locaux. L’ancien vice-président de Barack Obama compte sur cet électorat pour remporter la Maison Blanche.
Tandis que Donald Trump s’exprimait dans les jardins de la Maison Blanche aux airs de camp retranché, la police dispersait avec du gaz lacrymogène des centaines de manifestants rassemblés à l’extérieur de l’enceinte.
L’objectif était de libérer le champ vers l’église Saint John, bâtiment emblématique tout proche qui a été dégradé dimanche soir. Le président s’y est rendu à pied, entouré de membres de son cabinet, pour s’y faire photographier, une bible en main.
La maire démocrate de Washington, Muriel Bowser, a dénoncé une dispersion « honteuse » qui, selon le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, ne servait qu’à offrir au président « une séance photo ».
Pression prolongée
De Boston à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, le mouvement de protestation s’est exprimé jusqu’ici de façon majoritairement pacifique le jour, mais a aussi donné lieu à des embrasements nocturnes et des destructions.
Au coeur des manifedstations, les slogans, « Black Lives Matter » (« La vie des Noirs compte ») et « I can’t breathe » (« Je ne peux pas respirer »), les derniers mots de M. Floyd gisant par terre, menotté et cou sous le genou d’un policier, dont les collègues restaient passifs.
M. Floyd est mort asphyxié en raison d’une « pression forte et prolongée » exercée sur son cou et sa cage thoracique, a affirmé lundi Ben Crump, l’avocat de la famille de la victime, en révélant les résultats d’une autopsie indépendante.
L’autopsie officielle, rendue publique dans la foulée, a également conclu à une pression létale au niveau du cou de l’Afro-Américain, ayant causé un arrêt du coeur.
Ni le renvoi de l’agent coupable de la bavure, Derek Chauvin, ni son arrestation postérieure n’ont calmé les esprits et les protestations ont touché au moins 140 villes américaines.
Face aux affrontements mêlant manifestants, casseurs et forces anti-émeute, les soldats de la Garde nationale ont été déployés dans plus d’une vingtaine de métropoles, dans un climat de tension inédit depuis les années 1960.
Pour disperser les protestataires, les forces de l’ordre ont utilisé gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc.
L’agent Derek Chauvin, qui a été inculpé d’homicide involontaire, doit comparaître le 8 juin devant un tribunal.
Pas de quoi espérer donc une baisse immédiate de la tension ambiante, d’autant que cette même semaine prochaine seront célébrées les obsèques de George Floyd, au Texas.
L’émotion a dépassé les frontières des Etats-Unis.
Des manifestations contre les brutalités policières et le racisme aux Etats-Unis ont aussi eu lieu ces derniers jours en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas, au Canada et en Nouvelle-Zélande.
Les rivaux des Etats-Unis dans le monde, Chine et Iran en tête, n’ont eux pas laissé passer l’occasion de critiquer Washington. Pékin a notamment dénoncé la « maladie chronique » du racisme aux Etats-Unis. Et Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif de Hong Kong malmenée l’an dernier par une vague de contestation soutenue par la plupart des pays occidentaux, a accusé Washington d’avoir « deux poids, deux mesures » face aux manifestants.
PILLAGES À MANHATTAN
Le centre de Manhattan a été le théâtre de pillages lundi soir, poussant le maire de New York à annoncer un couvre-feu, plus long, dès mardi.
Des magasins de marques, tels Nike ou Michael Kors sur la 5e Avenue, ou des magasins d’électronique ou de Lego d’autres grandes rues de Midtown ont été pillés en début de soirée, avant l’entrée en vigueur d’un couvre-feu inédit à partir de 23h00 locales (03H00 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP.
Des groupes de jeunes, souvent une dizaine, circulaient d’une rue à l’autre, tandis que des rues entières de ce quartier en temps normal très touristique mais déserté avec la pandémie, étaient bloquées par la police.
Des images de la télévision locale NY1 ont notamment montré des jeunes sortant en courant d’un magasin d’électronique de la chaîne Best Buy avant d’être appréhendés par la police.
Des magasins au sud de Manhattan ont subi le même sort, selon un photographe de l’AFP.
Certains sur les réseaux sociaux affirmaient que le célèbre grand magasin Macy’s avait aussi été ciblé par les pillards, mais la police n’a pas immédiatement confirmé ces informations, indiquant simplement que de « nombreux commerces » avaient été ciblés et des personnes arrêtées « par centaines ».
Le maire Bill de Blasio a jugé la situation « pas acceptable ». Il a annoncé que le couvre-feu commencerait dès 20h mardi, au lieu de 23h lundi.
« La ville est totalement sous contrôle, et pour l’essentiel calme et paisible », a-t-il néanmoins assuré sur la chaîne NY1.
L’imposition d’un couvre-feu avait été annoncée quelques heures plus tôt par le maire et le gouverneur Andrew Cuomo, après des manifestations et des pillages pendant le weekend, notamment dans le quartier branché de SoHo.
La capitale économique américaine emboîtait ainsi le pas à une quarantaine d’autres villes, qui ont imposé des couvre-feux face aux émeutes qui ont embrasé le pays après la mort d’un homme non armé, George Floyd, lundi dans le Minnesota, nouveau symbole des brutalités policières envers la minorité noire.
Juste après 23 heures, une centaine de personnes se sont retrouvées dans le calme devant le Barclays Center à Brooklyn, théâtre de grandes manifestations ces derniers jours. Elles ont mis le genou à terre en hommage aux victimes de ces brutalités, selon une journaliste de l’AFP.
Des policiers les ont observés à distance, sans les interpeller malgré cette violation formelle du couvre-feu.
Alors que New York était confronté à ces pillages, le président Donald Trump annonçait depuis Washington le déploiement de « milliers de soldats lourdement armés » et policiers à Washington pour mettre un terme « aux émeutes » et « aux pillages ».
Le maire De Blasio, un démocrate, a dénoncé « les termes belliqueux » et la « rhétorique polarisante » du président républicain, qui joue sa réélection en novembre.
« Ce ne sont pas ses déclarations des dernières heures qui ont causé tout cela, c’est ce qu’il a fait ces dernières années qui y a contribué », a-t-il affirmé.
HOMMAGES DE FOOTBALLEURS À GEORGE FLOYD
Face aux gestes de certains footballeurs en hommage à George Floyd, théoriquement passibles de sanctions, la Fifa a appelé mardi les organisateurs de compétitions à faire preuve de « bon sens » tandis que son président Gianni Infantino a demandé « des applaudissements et non une sanction ».
Cette prise de position de la Fifa intervient au lendemain de l’annonce d’une enquête en Bundesliga.
La Fifa « comprend parfaitement la profondeur des sentiments et des préoccupations exprimés par de nombreux footballeurs à la lumière des circonstances tragiques de l’affaire George Floyd », mort lors de son interpellation aux Etats-Unis par la police, a écrit l’instance internationale dans un communiqué.
La Fifa qui, « de façon répétée, a exprimé son opposition à toute forme de racisme et de discrimination » rappelle que l’application des lois du jeu approuvées par l’IFAB « est laissée aux organisateurs des compétitions, qui doivent faire preuve de bon sens et prendre en considération le contexte entourant les évènements ».
Gianni Infantino estime lui que « pour lever toute équivoque en ce qui concerne les compétitions de la Fifa, les récentes manifestations de joueurs lors de matches de la Bundesliga mériteraient des applaudissements et non une sanction ».
« Nous devons tous dire non à toute forme de racisme et de discrimination », a ajouté M. Infantino, dans des déclarations transmises mardi soir à l’AFP.
« Nous devons tous dire non à la violence et à toute forme de violence », a-t-il encore déclaré.
Lundi, après des gestes de plusieurs joueurs du championnat allemand le week-end dernier, la Fédération allemande de football (DFB) a annoncé que sa commission de discipline se pencherait sur ces gestes d’hommage à George Floyd.
La commission doit statuer sur les cas des joueurs de Schalke Weston McKennie et de Dortmund Jadon Sancho et Achraf Hakimi qui ont témoigné de leur indignation en portant un brassard pour le premier et en dévoilant des messages sur des T-shirts pour les deux autres.
En revanche, l’attaquant français de Mönchengladbach Marcus Thuram, qui avait posé un genou à terre après un but et repris ainsi un geste popularisé par le joueur de football américain Colin Kaepernick pour dénoncer les violences policières contre la population noire aux Etats-Unis, n’est pas concerné par cette procédure.
La Fédération allemande a précisé que le carton jaune récolté par Sancho ne l’avait pas été pour avoir dévoilé un message politique mais pour avoir relevé son maillot.
Rainer Koch, vice-président de la DFB, a déclaré qu’il restait à déterminer si les joueurs concernés méritaient ou non sanction.
« Pendant l’enquête, il faudra vérifier si un match ou un terrain de jeu sont le lieu adéquat pour ce type d’action », a-t-il dit, des propos nuancés par le président de la fédération Fritz Keller qui a dit « comprendre » le geste des joueurs.
(avec Afp)