Inquiets du prix exorbitant de vente du passeport congolais, Filimbi, Lucha et Unis accentuent la pression sur le Parlement afin qu’il joue pleinement son rôle. « La campagne ‘‘Le Congo n’est pas à vendre’’ regrette que depuis cinq ans les élus du peuple ne se soient pas appropriés ce dossier pour exiger du gouvernement plus de transparence et de redevabilité envers la population. C’est pourquoi elle se félicite et apporte son soutien à l’honorable Jean-Baptiste Kasekwa qui a interpellé la ministre des Affaires étrangère afin qu’elle vienne s’expliquer sur ce dossier. De la même manière nous encourageons l’honorable André-Claudel Lubaya qui appelle le gouvernement à baisser le prix du passeport », indique le communiqué du collectif publié mercredi 20 mai 2020.
A moins d’un mois de l’expiration du contrat qui lie la RDC au consortium « SemLex » pour la production des passeports biométriques, plusieurs questions demeurent sans réponses, bien que la ministre des Affaires étrangères et les conseillers du chef de l’État aient fait leurs sorties médiatiques.
Dans une lettre adressée à l’homme d’affaires belge Karaziwan, la ministre des Affaires étrangères a manifesté son intention de ne pas renouveler le contrat à son expiration. Elle demande ainsi la mise en place « d’une commission conjointe en vue de dresser l’état des lieux de l’ensemble de l’infrastructure ».
Toutefois, des sources au sein de ce ministère renseignent que l’entreprise Semlex pourrait continuer de produire des passeports. Cette situation prête à confusion et éloigne la transparence exigée par les lois du pays et défendue par la campagne « Le Congo n’est pas à vendre ».
Face à cette confusion, le collectif invite le ministère concerné à apporter des précisions sur les points suivants : le montant global investi par SemLex en RDC à la fin de son contrat. Ce dernier stipule que cette entreprise devrait investir 222 millions Usd en RDC et procéder pendant cette période au transfert des compétences qui devrait permettre à l’État congolais de produire par lui-même les passeports biométriques à l’expiration du contrat. Qu’en est-il aujourd’hui ? La production des passeports par SemLex après juin 2020 : des sources concordantes au ministère des Affaires étrangères affirment que SemLex pourrait continuer, pendant un temps, à produire des passeports congolais en attendant d’autres mesures. Le ministère est tout de même resté muet sur les bases légales, le coût et les conditions de cette extinction ainsi que l’engagement de la ministre à saisir la justice pour faire la lumière sur les circonstances liées à la conclusion et à l’exécution du contrat Semlex. Ce contrat a été conclu au détriment de la RDC, car le passeport congolais est vendu à un prix exorbitant, rappelle-t-on.