Quels seraient donc les objectifs poursuivis par le principal prévenu, Vital Kamerhe ? Franck Diongo énumère trois objectifs : « Vital Kamerhe cherche à transformer un crime de droit commun en un crime politique ; il cherche à atteindre le président de la République et l’éclabousser ; et finalement, il tient à étendre le procès à d’autres acteurs proches du président de la République ». Et pour atteindre ces objectifs, l’analyste révèle que Vital Kamerhe utilise trois moyens stratégiques : « D’abord, la communication pour se présenter en victime d’un complot politique qui serait soi-disant ourdi par le président de la République et ses proches. L’apparence choisie par Vital Kamerhe pour se présenter à l’audience n’est pas innocente; c’est une manière de faire passer un message d’une personne maltraitée en prison. Ce type de message subliminal peut attirer la sympathie de l’opinion à l’égard de sa personne ». Pour Franck Diongo, Vital Kamerhe aurait pu se laver, se raser et s’habiller correctement pour se présenter devant ses juges. « Il a choisi la posture d’un homme persécuté ». Ensuite, l’utilisation des mécanismes judiciaires pouvant entrainer un nombre élevé de personnes comme parties au procès est une autre stratégie en vue de « noyer le poisson » et minimiser la gravité de ses crimes, estime Franck Diongo.
Un scénario inédit dans l’histoire politique de la RDC. C’est un procès anti-corruption sans précédent qui s’est ouvert, lundi 11 mai 2020 à la prison de Makala, avec sur le banc des accusés le principal allié du chef de l’État, son directeur de cabinet Vital KAMERHE LWA KANYIGINYI NKINGI. En détention préventive depuis le 8 avril, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) est poursuivi avec ses co-accusés pour le détournement de fonds destinés à l’exécution des travaux du programme de 100 jours du chef de l’État. En analyste avisé, Franck Diongo décèle déjà dans ce début de procès une orientation politique que l’inculpé, Vital Kamerhe, voudrait donner. L’objectif est clair, analyse-t-il, Vital Kamerhe cherche à atteindre le président de la République et l’éclabousser.
Invité du magazine politique « Act’U » de la chaîne de télévision « Univers », mercredi 13 mai, le président national du Mouvement progressiste lumumbiste (MLP),Franck Diongo, a revêtu sa casquette de chercheur et d’analyste pour faire la lecture de la première audience du procès qui oppose Vital Kamerhe et consorts à la République dans l’affaire de la gestion du programme de 100 jours du chef de l’État.
Pour le député national honoraire, Franck Diongo, il n’y a aucun coup politique visant un individu dès lors que les poursuites contre Vital Kamerhe entrent dans le cadre d’une vaste enquête anti-corruption supposée marquer le « renouveau » de la justice congolaise dans la lutte contre la corruption et l’impunité des élites depuis l’indépendance, le 30 juin 1960.
Tout en exprimant sa sympathie à l’endroit de l’ancien président de l’Assemblée nationale, principal allié du président Félix Tshisekedi dans sa conquête du pouvoir,le leader du MLP fait remarquer que le début de ce procès révèle l’orientation politique que Vital Kamerhe voudrait bien en donner.
« En effet, en observant le déroulement de la première audience ainsi que l’attitude du principal prévenu, deux types d’éléments apparaissent clairement : les objectifs poursuivis et les moyens qu’il se donne pour atteindre lesdits objectifs ».
Transformer un crime de droit commun en un crime politique
Quels seraient donc les objectifs poursuivis par le principal prévenu, Vital Kamerhe ? Franck Diongo énumère trois objectifs : « Vital Kamerhe cherche à transformer un crime de droit commun en un crime politique ; il cherche à atteindre le président de la République et l’éclabousser; et finalement, il tient à étendre le procès à d’autres acteurs proches du président de la République ».
Et pour atteindre ces objectifs, l’analyste révèle que Vital Kamerhe utilise trois moyens stratégiques : « D’abord, la communication pour se présenter en victime d’un complot politique qui serait soi-disant ourdi par le président de la République et ses proches.L’apparence choisie par Vital Kamerhe pour se présenter à l’audience n’est pas innocente; c’est une manière de faire passer un message d’une personne maltraitée en prison. Ce type de message subliminal peut attirer la sympathie de l’opinion à l’égard de sa personne ».
Pour Franck Diongo, Vital Kamerhe aurait pu se laver, se raser et s’habiller correctement pour se présenter devant ses juges. « Il a choisi la posture d’un homme persécuté ».
Ensuite, l’utilisation des mécanismes judiciaires pouvant entrainer un nombre élevé de personnes comme parties au procès est une autre stratégie en vue de « noyer le poisson » et minimiser la gravité de ses crimes, estime Franck Diongo.
Dans ce cadre, si le parquet ne parvenait pas à citer ceux que Kamerhe désigne nommément comme étant également impliqués dans la gestion du programme de 100 jours du chef de l’État, il n’est pas exclu que, par le biais d’une procédure judiciaire d’intervention forcée, ceux-ci soient amenés à comparaitre devant le juge.
Cette situation peut avoir deux conséquences et l’analyste s’explique :« Le dessaisissement du Tribunal de Grande Instance de la Gombe parce que ceux que Kamerhe cite ne sont pas justiciables devant ce Tribunal (notamment le ministre Luhaka) et le renvoi de l’affaire devant la Cour de cassation ».
Par ailleurs, le député honoraire note dans la posture prise par Vital Kamerhe dès le premier jour du procès, ce souci de survivre politiquement,sachant que son accord avec le président de la République est, de toute évidence, tombé caduque.
Dans ces conditions de jouer le tout pour le tout, Vital KAMERHE LWA KANYIGINYI NKINGI entend, s’il le faut, éclabousser le président de la République sans se faire payer politiquement par Joseph Kabila dont l’unique obsession consiste à faire obstruction à la politique de son successeur.
(avec lePotentiel)