Lors de sa première confrontation face au Ministère public, le prévenu Vital Kamerhe aurait été maladroit dans sa ligne de défense qui consiste à nier tout en bloc. Le plus étonnant dans ce procès retransmis en direct à la télévision nationale congolaise, c’est le fait que le directeur de cabinet du chef de l’État a argué ne pas connaître le nommé Jeannot Muhima, pourtant chargé des Importations que lui-même avait fait recruter au cabinet de la présidence de la République ! Pareil pour son coaccusé, le Libanais Jammal Samih, qui a offert un bien immobilier à sa belle-fille Soraya Mpiana à Ngaliema.
Maître Beylard David PhD relève « dix leçons anthologiques » que l’opinion devrait retenir à l’issue du 1erround de ce procès Kamerhe et consorts contre le Ministère public.
Parjure et mensonge, agitation, reniement mutuel entre contractants, non maîtrise de la langue française pour certains accusés… telle est l’ambiance qui a prévalu, lundi 11 mai à la prison centrale de Makala, lors de la première audience publique du procès qui oppose le directeur de cabinet du chef de l’État, Vital Kamerhe et consorts, à la République démocratique du Congo.Tout a ressemblé à un coup de théâtre, où Kamerhe et Jammal se sont reniés devant la barre comme des illustres inconnus. Quelles leçons tirées ?
- Contrairement à la propagande de l’inculpé Vital Kamerhe qui laissait croire à l’opinion que le dossier d’accusation était vide, c’est maintenant ses avocats-conseils qui voulaient que le tribunal de céans leur accorde un mois de remise pour préparer équitablement leur défense, en levant la copie des 40 000 pièces au greffe du Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe.
- Il existe 40 000 pièces à convictions au Greffe du Tribunal de grande instance sur lesquelles le Ministère public, les magistrats instructeurs et les avocats forgent leurs intimes convictions sur la culpabilité de Vital KamerheLwaKanyinginiKingi et consorts.
- La République démocratique du Congo s’est constituée partie civile, ce qui est une très bonne chose pour les différentes commissions rogatoires internationales qui seront mises en place pour recouvrer toute l’évasion des millions de dollars américains qui sont actuellement placés dans des paradis fiscaux, bancaires et judiciaires à travers le monde. L’Angola vient de récupérer plus des 4 milliards de dollars USD que l’ancien président de la République José Edouardo Dos Santos et sa fille Isabel avaient volés et placés dans des paradis fiscaux.
- La République démocratique du Congo intervient dans cette procédure judiciaire avec l’intention d’exiger à Vital Kamerhe et consorts des dommages-intérêts à titre de réparation du préjudice causé par la commission des infractions gravissimes. C’est aussi une façon désormais de créer une jurisprudence en matière de la correctionnalisation des détournements des fonds publics.
- Le juge est hyper blindé, il est calme, posé et attentif au détail. Il est resté imperturbable face à la ruse de l’inculpé Vital Kamerhe qui avait osé vouloir lui donner des leçons sur son côté intellectuel à « deux francs et six sous ». Le juge, lui, a su garder de la hauteur et lui lancer un regard vindicatif d’un bon père de famille, méprisant sa science sans conscience.
- L’inculpé Vital Kamerhe a été maladroit dans sa ligne de défense qui consiste à nier tout en bloc, en poussant l’outrecuidance jusqu’à arguer ne pas connaître le nommé Jeannot Muhima, le Chargé des Importations à la présidence de la République que lui-même avait fait recruter au cabinet du président de la République pareil que pour son coaccusé JammalSamih qui a offert un bien immobilier à sa belle-fille Soraya Mpiana!
- L’inculpé Vital Kamerhe devrait éviter une confusion acerbe entre un débat politique stérile et judiciaire où les droits Miranda (Miranda Rights) recommandent ceci : « le prévenu a droit de garder silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous dites pourra être et sera utilisé contre vous ».
- L’inculpé Vital Kamerhe devrait très vite revoir son attitude vis-à-vis du tribunal et revoir de fond en comble sa ligne de défense qui l’emmène tout droit à une condamnation certaine.
- Désormais, l’inculpé Vital Kamerhe devrait tenir compte d’un Ministère public attentif, expérimenté et vigilant qui est appuyé par des avocats de la République percutants qui maîtrisent l’eschatologie du droit, la beauté de cette science juridique et surtout les méandres du Code pénal et du Code de procédure pénale de la République démocratique du Congo.
- « Last But Not Least » comme disent les anglo-saxons pour signifier le « dernier point mais non des moindres’’ ;le juge a voulu faire voire au Libanais JammalSamih, le coaccusé de l’inculpé Vital Kamerhe, qu’ils sont des « menteurs invétérés » et ce dernier est parvenu à nier au nom de sa religion, l’islam, en plein mois de ramadan, en citant Allah, qu’il ne connaissait pas du tout son complice et pourtant dans les pièces à conviction qui sont déposées au greffe, il existe plusieurs photographies instantanées et des messages audio et téléphoniques qui cristallisent les liens que ces deux individus se connaissent très bien.
Que du parjure et du mensonge !
Durant cette première audience, le juge, le Ministère public et les avocats-conseils de la République voulaient tout simplement dire à l’inculpé Vital Kamerhe et son ami libanais qu’ils forment une « association des malfaiteurs », qu’ils bénéficient d’un procès équitable et qu’ils vont être mis en face des 40.000 pièces à convictions qui vont motiver leur condamnation pénale en 1ère instance.
(avec lePotentiel)