Site de Rubaya : Conflit minier entre SMB et COOPERAMMA

Deux organisations de la Société civile du Nord-Kivu se préoccupent de la persistance d’un conflit minier entre la Société minière de Bisunzu (Smb) et la Coopérative des exploitants artisanaux miniers de Masisi (Cooperamma) dans le site de Rubaya. Ces deux organisations de la Société civile sollicitent la médiation de l’autorité urbaine et du ministre national en charge des Mines dans cet antagonisme pour départager les deux parties qui s’accusent mutuellement sur cette question de gestion des minerais dans le site de Rubaya à Masisi. Il est urgent que les autorités compétentes interviennent d’autant plus « qu’à l’allure où vont les choses sur place, ce conflit minier qui est à la base de plusieurs morts à Masisi, risque d’amener la communauté Internationale à déclarer les minerais du Nord-Kivu comme étant les minerais du sang et inaccessibles au marché mondial, ce qui sera un handicap économique pour la République démocratique du Congo ».

Deux organisations de la Société civile du Nord-Kivu, « Génération positive » et « Raiya na simama » se préoccupent de la persistance d’un conflit minier entre la Société minière de Bisunzu (Smb) et la Coopérative des exploitants artisanaux miniers de Masisi (Cooperamma) dans le site de Rubaya, dans le territoire de Masisi.

Dans un mémorandum adressé au gouverneur du Nord-Kivu et rendu public à la presse de Goma ce vendredi 8 mai 2020, ces deux organisations  de la Société civile sollicitent la médiation de l’autorité urbaine et du ministre national en charge des Mines dans cet antagonisme pour départager les deux parties qui s’accusent mutuellement sur cette question de gestion des minerais dans le site de Rubaya à Masisi.

Pour ces deux mouvements civiques, il est urgent que les autorités compétentes interviennent d’autant plus « qu’à l’allure où vont les choses sur place,  ce conflit minier qui est à la base de plusieurs morts à Masisi, risque d’amener la communauté Internationale à déclarer les minerais du Nord-Kivu comme étant les minerais du sang et inaccessibles au marché mondial, ce qui sera un handicap économique pour la République démocratique du Congo ».

Pour le coordonnateur national du mouvement civique « Génération positive », Jimmy Nziali,  cette alerte fait suite à la lettre sous anonymat qui leur était adressée en date du 16 avril 2020 par un groupe de creuseurs artisanaux du site minier de Rubaya décrivant la situation alarmante sur terrain.

« Comme mouvements d’éveil patriotique, nous demandons aux autorités politiques de mettre fin à ce conflit qui  a longtemps perduré et qui cause mort d’hommes presque tous les jours. La Smb accuse la Cooperamma de détourner les minerais de la traçabilité normale en complicité avec le député national Justin Ndayishimiye qui manipulerait un groupe de creuseurs artisanaux. Et la Cooperamma accuse, à son tour,  la Smb de maltraiter et de ne pas payer les creuseurs artisanaux en les imposant des taxes exorbitantes. Que l’État départage les deux camps en délocalisant la Cooperamma de cette zone d’exploitation comme le souhaite la majeure partie de la  population sur place, selon l’esprit de la lettre que nous avions reçue et laisser la Smb qui a le permis d’exploitation de travailler avec ses propres creuseurs artisanaux », déclare Jimmy Nziali.

Selon lui, les deux parties en sont arrivées-là, parce que la politique aurait pris le dessus sur ce dossier, car les deux instances minières sont gérées par des acteurs politiques.

« Visiblement c’est le jeu des intérêts politiques des uns et des autres qui fait à ce qu’il n’y ait pas de solutions directes à ce problème jusqu’aujourd’hui. La Smb est dirigée par l’honorable Mwangachuchu et la Cooperamma aussi a dans sa gestion un soutien des leaders politiques de Masisi comme Justin Ndayiahimiye et Robert Seninga, actuel président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu. Selon nos investigations, l’actuel gouverneur du Nord-Kivu aurait des accords politiques avec Robert Seninga qui dirige le parlement provincial du Nord-Kivu basée sur la protection des intérêts de la Cooperamma. Que les politiques se dépassent de leurs intérêts dans cette affaire, car la vie des hommes est en danger dans cette zone et la situation risque de se détériorer », martèle-t-il.

Outre ce conflit minier, les populations de Masisi et de Walikale  décrient depuis longtemps le non apport des sociétés minières installées dans les deux territoires, en l’occurrence la Smb et AlphaMinBisieMining, aux projets de développement dans ces parties du Nord-Kivu.

À Masisi comme à Walikale, les routes, les écoles, les hôpitaux sont inexistants alors que ces deux sociétés minières contribuent à plus de 50% au budget de la province du Nord-Kivu et affirment payer régulièrement leurs royalties aux autorités du pays. Une situation qui demeure un paradoxe pour les Nord-Kivutiens.

(avec lePotentiel)

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