Certains usagers de l’un de coins les plus mouvementés de la capitale congolaise lâchent que ces gestes sont des slogans. Lors de notre passage au niveau de ce lieu de négoce situé entre les communes de Lemba, Makala et Ngaba vers 13 h de ce jeudi, nous avons constaté que la vie était normale. La population vaque à ses occupations sans inquiétude. Les vendeurs de biens de première nécessité ont étalé leurs marchandises de part et d’autres de l’avenue By-pass, qui va de l’échangeur à la cité verte. Même les boutiques de non vivres étaient ouvertes. Les arrêts de bus bondés de monde et les passagers à bord de véhicules de transport en commun assis comme d’habitude. Une situation qui inquiète.
Pour sa part, Dr Gervais de l’OMS préconise la sensibilisation de porte à porte. Les gestes barrières qui sont entre autres la distanciation sociale, le lavage régulier des mains, ne pas toucher le visage ou encore tousser dans le coude ne sont pas respectées au niveau du Rond-point Ngaba.
Certains usagers de l’un de coins les plus mouvementés de la capitale congolaise lâchent que ces gestes sont des slogans. Lors de notre passage au niveau de ce lieu de négoce situé entre les communes de Lemba, Makala et Ngaba vers 13 h de ce jeudi, nous avons constaté que la vie était normale. La population vaque à ses occupations sans inquiétude. Les vendeurs de biens de première nécessité ont étalé leurs marchandises de part et d’autre de l’avenue By-pass, qui va de l’échangeur à la cité verte. Même les boutiques de non vivres étaient ouvertes. Les arrêts de bus bondés de monde et les passagers à bord de véhicules de transport en commun assis comme d’habitude. Une situation qui inquiète.
Il n’est pas normal pendant cette période de pandémie mondiale, que les gens vivent dans une telle indiscipline, pendant que les autorités politiques et sanitaires ont formulé des recommandations à tous les niveaux, afin de limiter la propagation de coronavirus au pays.
Approché, un chargeur nous a confié que le virus n’existe pas à Kinshasa. « C’est une invention des autorités pour se faire de l’argent. Ici nous menons notre petite vie normalement. Depuis que le pays a enregistré le premier cas au mois de mars dernier, nous n’avons pas de problème », déclare malheureusement Pa Muke.
Une dame, la cinquantaine révolue, vendeuse des poissons fumés au marché de Rond-point Ngaba, nous fait savoir que la distanciation sociale, c’est juste un slogan. « Je ne comprends pas comment nous allons respecter la distance d’un mètre. Ce nous compliquer la vie. Nous implorons la grâce de Dieu seulement pour que nous ne soyons pas contaminés, car nous n’avons pas de choix », nous relate Muambuyi.
Pour sa part, une autre vendeuse de légumes raconte: « il nous est difficile de nous laver régulièrement les mains. Ce sont des dépenses de plus. D’ailleurs, nous avons appris que cette maladie existe, mais c’est plus pour les gens qui voyagent, nous ne sont pas concernés ».
SENSIBILISATION DE PORTE A PORTE
Ce comportement a plusieurs conséquences, fait savoir le point focal des urgences de l’OMS. Dr Gervais Folefack note que cela va accroître la propagation de la maladie dans la ville de Kinshasa et dans les autres provinces et il y aura beaucoup de morts.
« Nous sommes inquiets du non-respect des gestes barrières. Nous avons constaté qu’une grande partie de la population ne croit pas en l’existence de cette maladie », indique-t-il. « Nous sommes en train de travailler pour renforcer les stratégies de communication mises en place », poursuit Dr Gervais.
« Nous allons faire la communication de porte à porte avec les relais communautaires, puis utiliser les médias en passant par les affiches, les leaders religieux et traditionnels pour aider la population à adopter un comportement à moindre risque », préconise-t-il. « Nous sommes obligés d’utiliser tous les canaux qui existent au pays dans le cadre de la sensibilisation, pour atteindre toute la population ».
Réagissant à la hausse des cas confirmés ces derniers jours, Dr Gervais note que c’est dû à un gros foyer découvert à la prison de Ndolo. Selon lui, il y a eu beaucoup de prisonniers testés positifs. Ce milieu est fermé et le contact est facile entre eux. Le gouvernement est en train de faire des efforts pour isoler les personnes malades et prendre en charge les cas symptomatiques.
Pour rappel, la RDC a enregistré son premier cas le 10 mars dernier. Depuis, les autorités ont pris certaines mesures pour freiner la propagation de ce virus mortel. Il s’agit notamment de la fermeture des frontières, des écoles, et le non rassemblement de plus de 20 personnes.
(avec Mathy MUSAU)