Ne Muanda Nsemi, leader spirituel de DBM et politicien de la RDC.
Ne Muanda Nsemi, leader spirituel de DBM et politicien de la RDC.

Arrestation de Muanda NSEMI : Attentisme des Bakongo

Les Bakongo ne cesse de multiplier des rencontres avec les autorités tant civiles que policières pour le dossier de Ne Muanda Nsemi. Les  »Serviteurs du Kongo Central » n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Aussi, envisagent-ils une rencontre avec le Président de la république, Félix Tshisekedi pour lui exprimer de vive voix, leurs préoccupations et celles de leur province. Toutefois, des voix s’élèvent, parmi les Bakongo et d’autres tribus, pour condamner l’attentisme des Bakongo qui ont attendu que Ne Muanda Nsemi soit d’abord interpellé dans des conditions que l’on sait, avant d’intervenir.

Jamais les Bakongo n’ont été aussi mobilisés qu’ils ne le sont aujourd’hui, autour d’un de leur, Zacharie Badiengila, très connu sous le nom de Ne Muanda Nsemi. Après avoir évolué presque en ordre dispersé lors des négociations entre le chef spirituel de l’ex-Bundu dia Kongo (BDK), mais parlant au finish le même langage, ils sont déterminés à mutualiser leurs énergies pour la cause commune : rencontrer le Président de la république, Félix Tshisekedi, pour débattre du dossier de Ne Muanda Nsemi en vue d’une solution définitive.

Deux groupes de Ne Kongo se sont particulièrement battus pour la cause de Zacharie Badiengila, leader charismatique du mouvement politico-religieux Bundu dia Mayala. Il s’agit de la Sodema SARL (Solidarité pour le développement du Manianga) présidée par Dieudonné Bifumanu Nsompi et les  »Serviteurs du Kongo Central », association pilotée par le président de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, Pierre Anatole Matusila Malungeni ne Kongo.

A la demande de Joseph Olenghankoy, président du CNSA, une délégation de la Sodema, conduite par son président s’est impliquée profondément dans la résolution du dossier relatif aux revendications de Ne Muanda Nsemi, en l’occurrence le paiement des arriérés de ses émoluments de deux ans (2017-2018). On rappelle que le 16 avril dernier, la même délégation s’était rendue chez Ne Muanda Nsemi aux fins d’une issue concertée à la crise qui a secoué certains coins de la province au courant du mois dernier. Alors que des négociations à ce sujet étaient en cours, les agents de l’ordre ont pris la résolution de lancer l’assaut contre  »Nlongi » le vendredi 24 avril, dans l’avant-midi.

QUAND LES EVENEMENTS SANGLANTS DE SONGOLOLO PRECIPITENT LES CHOSES

Il faut noter que les événements sanglants survenus le mercredi 22 avril entre les adeptes du BDM et les forces de l’ordre à Songololo, la mort d’une quinzaine de  »makesa » et plusieurs blessés, ont précipité les choses. Ce qui avait poussé le gouvernement central à actionner les mécanismes de l’arrestation du leader du BDM à qui il avait toutefois offert la possibilité de se rendre, sinon un assaut devrait être lancé à sa résidence

C’est lors des négociations pour la reddition du numéro 1 du BDM que la Sodema est de nouveau intervenue. Cette fois, avec le Gouverneur du Kongo Central, Atou Matubuana Nkuluki. Venu spécialement de Matadi pour participer aux négociations, le chef de l’Exécutif provincial a demandé à une délégation de la Sodema, dont son président national, de s’associer dans ces pourparlers.

MEMO DE LA SODEMA SUR LA TABLE DE FELIX TSHISEKEDI

Alors que nous rédigions ce papier, nous apprenions qu’un mémo contenant les revendications de Ne Muanda Nsemi et les propositions de la Sodema serait sur la table de Félix Tshisekedi depuis le jeudi 30 avril. Selon la source, le mémo de la Sodema est de nature à aider les autorités politiques à trouver une solution définitive aux revendications de Nlongi a Kongo alias  »Mavuemba Nkosi » qui se trouve actuellement au CNPP pour des examens néuro-psychiatriques appropriés.

LIBERATION ET TRANSFERT DES 138  »MAKESA »

A en croire une source proche de ce dossier, les négociations se sont poursuivies jusque tard jeudi 23 avril, avant qu’elles n’aient abouti à l’arrestation, le lendemain vers 11 heures du Grand Maître.

Zacharie Badiangila arrêté, sa femme Lubondo et environ 200 adeptes y compris, le groupe  »Serviteurs du Kongo Central » était intervenu pour la libération et le transfert de 138 « Makesa » interpellés, dans leurs milieux d’origine. Cette opération a été assurée par 7 bus de Transco jusqu’à Kimpese où chacun devait prendre la direction de son territoire naturel, selon un député provincial du Kongo Central, membre de  »Serviteurs du Kongo Central ».

DECLARATION POLITIQUE

Dans leur déclaration, lue par leur président, doublé de la casquette de speaker de l’organe délibérant provincial, Pierre Anatole Matusila, les  »Serviteurs du Kongo Central » ont condamné et dénoncé ce qu’ils qualifient « d’usage abusif et disproportionné de la force lorsqu’il s’agit de résorber un problème socio-politique impliquant les Ne Kongo là où les méthodes pacifiques peuvent être mises à contribution »,  »les tueries de 33 compatriotes (2 à Sonabata, 3 à Kisantu, 4 à Boma, 14 à Songololo, 8 à Kinshasa/Macampagne) lors de l’assaut de la résidence de l’honorable Ne Muanda Nsemi et 2 autres le jour de son anniversaire »,  »le traitement dégradant de l’honorable Ne Muanda Nsemi, de son épouse et de ses adeptes »,  »l’arrestation des personnes vulnérables (femmes enceintes, enfants de moins de 12 ans et des vieillards » ;  »le pillage de ses biens mobiliers et alimentaires » ;  »le non-respect des mesures barrières sur les interpellés (pendant le temps de confinement) » ;  »les injustices dans l’attribution des postes de responsabilité au détriment des Ne Kongo au niveau des services publics et entreprises publiques », etc.

ATTENTISME DES BAKONGO

Depuis, ce groupe des élus des Bakongo ne cesse de multiplier des rencontres avec les autorités tant civiles que policières pour le dossier de Ne Muanda Nsemi. Les  »Serviteurs du Kongo Central » n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. Aussi, envisagent-ils une rencontre avec le Président de la république, Félix Tshisekedi pour lui exprimer de vive voix, leurs préoccupations et celles de leur province.

Toutefois, des voix s’élèvent, parmi les Bakongo et d’autres tribus, pour condamner l’attentisme des Bakongo qui ont attendu que Ne Muanda Nsemi soit d’abord interpellé dans des conditions que l’on sait, avant d’intervenir.

Somme toute, le dossier de Ne Muanda Nsemi, mieux ses revendications, dont plusieurs sont légitimes et fondées, n’ont que trop duré.

Il est temps que les autorités compétentes y accordent une oreille très attentive ! 

(avec Kléber KUNGU, ForumDesAs)

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