Trois stratégies se présentent devant celui que la justice charge d’être le « commanditaire principal » des actes de détournement de fonds alloués aux travaux du programme de 100 jours de Fatshi. Le premier schéma, Vital Kamerhe pourrait dire qu’en tant que directeur de cabinet du chef de l’Etat, qu’il avait agi sur instruction du président de la République sous les ordres de qui il travaillait. Il démontrera que son chef direct était complètement informé de tout ce qui se passait et, d’ailleurs, une commission a même été constituée à la présidence pour suivre l’évolution de tous ces travaux. L’autre schéma, c’est celui de jouer au « qui perd, gagne ». Si, après avoir tout examiné avec ses avocats, M. Kamerhe estime que l’issue est compliquée et qu’il n’a plus rien à gagner dans un procès aux ramifications ambiguës, il décidera de dénoncer d’autres personnes qui ont trempé dans ce dossier sale. En plus de ces deux schémas, le président de l’UNC pourrait jouer au trouble-fête, en disant au juge qu’il n’a signé aucun contrat avec qui que ce soit et continuer de clamer son innocence. Cet argument tiendrait s’il argue que les contrats de gré à gré dont il est question, ont été signés par le gouvernement Tshibala et que, lui, il n’était pas ministre. Il avait trouvé les contrats déjà signés et qu’il n’a fait que le suivi.
Vivre ou mourir, Vital Kamerhe a un choix à opérer. Soit il coopère avec la justice et absout ses « péchés », soit il décide de tout nier et garder le « secret d’État » quitte à mourir politiquement avec sa vérité des faits. Ses avocats ont donc la lourde tâche de monter une stratégie de défense qui pourrait tirer leur client du gouffre dans lequel il s’est enfoncé mains et pieds liés.
Interpellé puis mis sous mandat d’arrêt provisoire, le 8 avril dernier, par le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete, le directeur de cabinet du président de la République se présentera pour la première fois, ce 11 mai 2020, devant son juge naturel. Après près d’un mois passé en détention préventive dans la prison centrale de Makala, Vital Kamerhe aura, enfin, l’opportunité de présenter ses moyens de défense sur les charges retenues contre lui dans le dossier d’un prétendu détournement de fonds destinés à la gestion des travaux du programme de 100 jours du chef de l’État. Que se passera-t-il exactement si le dircab du chef de l’État tient à se tirer d’affaires ?
Trois stratégies se présentent devant celui que la justice charge d’être le « commanditaire principal » des actes de détournement de fonds alloués aux travaux des sauts-de-mouton à Kinshasa, de la construction des logements sociaux, ainsi que d’autres chantiers à travers la République.
LES TROIS CLÉS DE L’ÉNIGME
Le premier schéma, Vital Kamerhe pourrait dire qu’en tant que directeur de cabinet du chef de l’Etat, qu’il avait agi sur instruction du président de la République sous les ordres de qui il travaillait. Il démontrera que son chef direct était complètement informé de tout ce qui se passait et, d’ailleurs, une commission a même été constituée à la présidence pour suivre l’évolution de tous ces travaux. L’autre schéma, c’est celui de jouer au « qui perd, gagne ». Si, après avoir tout examiné avec ses avocats, M. Kamerhe estime que l’issue est compliquée et qu’il n’a plus rien à gagner dans un procès aux ramifications ambiguës, il décidera de dénoncer d’autres personnes qui ont trempé dans ce dossier sale. Il pourrait donc avouer devant le juge qu’il a effectivement puiser dans le Trésor public, mais qu’il n’est pas le seul à avoir bouffé cet argent dont il porte le fardeau. Et là, l’homme va éventrer le boa. Ce serait alors le grand déballage !
En plus de ces deux schémas, le président de l’UNC (Union pour la nation congolaise) dispose d’autres cartes à faire valoir. Il pourrait jouer au trouble-fête, en disant au juge qu’il n’a signé aucun contrat avec qui que ce soit et continuer de clamer son innocence. Cet argument tiendrait s’il argue que les contrats de gré à gré dont il est question, ont été signés par le gouvernement Tshibala et que, lui, il n’était pas ministre. Il avait trouvé les contrats déjà signés et qu’il n’a fait que le suivi.
Les Congolais qui attendent avec impatience le déroulement de ce procès exemplaire – car Vital Kamerhe est le premier directeur de cabinet du chef de l’État en fonction à comparaitre devant la justice – veulent connaitre toute la vérité sur cet usage abusif de l’argent du contribuable. L’intérêt est si grand que plusieurs citoyens demandent la retransmission en direct sur la télévision nationale de ce procès qui consacrera, s’il est bien rendu, une première grande victoire de l’État de droit prôné par le président de la République.
Mais tout dépendra de la décision que prendra le « prévenu » Kamerhe : soit il embrouille le tribunal, en jonglant avec l’une de trois stratégies présentées ci-haut, soit il coopère avec la justice et qui sait ( ?) pourrait sortir par la grande porte. Quitte aux juges de trouver la lumière tout en gardant leur impartialité.
(avec lePotentiel)