Alexis THAMBWE-MWAMBA, president du Senat de la RDC.
Alexis THAMBWE-MWAMBA, president du Senat de la RDC.

Thambwe MWAMBA : L’imbécilité d’un président du Sénat voyous, mal élevé, irresponsable… comme son autorité morale !

L’éclairage sur la passation des marchés des travaux de la transformation de l’hémicycle du Sénat à la plénière de ce jeudi 30 avril a débouché sur des révélations « troublantes » du président du Sénat, Thambwe Mwamba. Ce dernier a été mis en cause, dans cette affaire, par la sénatrice Bijou Goya. Et pour une simple affaire de redevabilité, État de droit oblige, l’élue des élus du Haut-Katanga, Bijou Goya Kitenge, a essuyé des diatribes du président de sa Chambre, les livrant à la vindicte populaire. Caméras et autres matériels d’enregistrement du service de la communication du président du Sénat en place, très vite, des extraits sonores tout comme des vidéos, ont été balancés dans les réseaux sociaux.

Quiconque entrerait dans la salle de conférence internationale du Palais du peuple, aura été frappé par des innovations apportées à ce cadre, lieu des plénières du Sénat. Le premier fait notable est sans doute, l’équipement de l’hémicycle en pupitres dotés de micros. Ce qui permet aux Sénateurs, lors de prise de parole, de s’exprimer directement à partir de leurs sièges. Plutôt que de se lever constamment pour prendre le micro placé devant le podium. Tout donc, à l’honneur des membres de la chambre haute du Parlement devant désormais travailler dans des conditions plus ou moins confortables. 

Tout en encourageant cette initiative louable du bureau du Sénat, la sénatrice Bijoux Goya Kitenge veut, cependant, voir clair dans la passation de marchés de ces travaux. Quelle est l’entreprise qui les a exécutés ? Quels ont été les critères de sélection ? Y a-t-il eu un appel d’offres dans la passation de marchés publics, lancé au préalable comme l’exige la loi en la matière ? Qu’en a-t-il été du Code budgétaire dans la rubrique « investissements » du Sénat et le montant prévu ? Les travaux ayant été préfinancés par l’entreprise, quel en le coût total ? C’est à toutes ces questions, parmi les neuf autres reprises dans sa correspondance du 28 avril finissant, que cette élue de la province du Haut-Katanga, attend des éclaircissements du speaker du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba. 

Toutefois, Bijoux Goya Kitenge ne pense pas, un seul instant, que la passation de marchés d’innovation de l’hémicycle du Sénat s’est faite de gré à gré. Au-delà des avantages induits desdits travaux, l’expéditrice du courrier adressé à ATM, souligne néanmoins, que la traçabilité des dépenses publiques doit se faire en toute transparence. Brandissant l’article 100 de la Constitution qui reconnait à l’institution Parlement, la prérogative de contrôler l’Exécutif national et autres établissements publics, Bijoux Goya précise que ce privilège oblige le législateur à prêcher par l’exemple. Question d’éviter de tomber dans des soupçons gratuits et malveillants de malversation financière et de la fameuse rétro-commission. 

La sénatrice Goya humiliée par Thambwe Mwamba

L’éclairage sur la passation des marchés des travaux de la transformation de l’hémicycle du Sénat à la plénière de ce jeudi 30 avril a débouché sur des révélations « troublantes » du président du Sénat, Thambwe Mwamba. Ce dernier a été mis en cause, dans cette affaire, par la sénatrice Bijou Goya.

Et pour une simple affaire de redevabilité, État de droit oblige, l’élue des élus du Haut-Katanga, Bijou Goya Kitenge, a essuyé des diatribes du président de sa Chambre, les livrant à la vindicte populaire. Caméras et autres matériels d’enregistrement du service de la communication du président du Sénat en place, très vite, des extraits sonores tout comme des vidéos, ont été balancés dans les réseaux sociaux.

Du haut de la tribune avec l’avantage du micro, Alexis Thambwe Mwamba s’est attardé sur les contours de la candidature de Bijou Goya lors des élections du bureau définitif du Sénat.  « Au moment de l’ouverture de la précampagne pour l’élection du bureau, vous êtes venue chez moi et à mon cabinet à plusieurs reprises pour demander le soutien à votre candidature comme questeur du Sénat. Je vous ai signalé que la décision n’était pas à mon niveau; mais, au niveau des autorités du FCC… J’ai présenté votre candidature au FCC, comme je l’ai fait pour beaucoup d’autres candidatures. Les autorités du FCC l’on rejetée, considérant que vous n’avez pas la compétence nécessaire et la moralité qu’il faut pour cette fonction », a révélé Thambwe Mwamba.

Et sans arrêter, le président du Sénat a indiqué combien de fois il avait rejeté les invitations de la sénatrice Goya. « Toujours pendant cette période de campagne, vous m’aviez invité à plusieurs reprises chez vous pour boire du champagne, j’ai toujours refusé poliment et systématiquement », a-t-il ajouté.

Face aux sénateurs stupéfaits, Alexis Thambwe Mwamba a asséné la sénatrice Bijou Goya : « Vous vouliez mon appui pour devenir questeur du Sénat. Vous m’aviez dit que nous allions faire du fric si vous êtes questeur du Sénat. Je vous ai répondu que je suis venu au Sénat pour y laisser mon empreinte et pas pour faire du fric et que j’en avais pour vivre décemment et survivre ma famille ».

Micro coupé alors qu’elle tenait à réagir à chaud, Bijou Goya ne s’est pas avouée vaincue. Depuis son siège, la sénatrice ne pouvait se retenir pour révéler à son tour les conditions « indécentes » à elle posées par Thambwe Mwamba pour le soutien de sa candidature. « Ce que j’ai refusé… », a-t-elle crié, en accusant le président du Sénat d’écart de langage avant qu’Alexis Thambwe lui réplique : « c’est vous qui avez débordé ». Situation confuse et finalement la plénière s’est terminée en queue de poisson.

 Rappel des faits

La sénatrice Bijou Goya a, dans une correspondance adressée au président du Sénat, invité ce dernier à s’expliquer sur la passation des marchés des travaux de la transformation de l’hémicycle du Sénat et ses dépendants. Pour cette élue des élus, sa démarche vise la promotion de la bonne gouvernance et du développement du pays.

Du côté du président du Sénat, il n’a pas digéré de retrouver la correspondance à lui adressée dans les réseaux sociaux.

Et dans le fond de cette affaire, Thambwe Mwamba s’est expliqué en ces termes: « Nous avions face à nous deux contraintes : la première, faire ces travaux et les terminer pendant les vacances. On ne pouvait pas délocaliser le Sénat à la rentrée. La deuxième était celle du financement avant la mise en oeuvre du budget 2020 ». Il s’est défendu d’avoir violé les règles de passation des marchés publics. « Je vais rappeler les règles en matière de passation des marchés publics. Je connais bien ces règles pour avoir été à deux reprises ministre des travaux publics. Les marchés publics se passent soit par appel d’offres général, c’est la règle, soit par appel d’offres restreint, soit de gré à gré moyennant autorisation des services compétents », a t-il expliqué. Le speaker du Sénat a affirmé que le dossier complet est consultable par les sénateurs.

L’affaire s’exporte en justice

« Lésée et humiliée » par les propos tenus par le président du Sénat lors de la plénière de jeudi 30 avril 2020, la sénatrice Bijou Goya exige réparation. Elle entend, à cet effet, intenter une action en justice contre Alexis Thambwe Mwamba.

Dans la foulée, la sénatrice, auteur de la question écrite adressée à Alexis Thambwe Mwamba sur la passation des marchés des travaux de la transformation de l’hémicycle du Sénat voudrait que la justice s’intéresse à ce dossier d’un marché de quatre millions de dollars accordé de gré à gré.

Des réactions sur la toile

Entretemps, sur la toile, des réactions fusent. De nombreuses personnalités, toutes tendances confondues, ont exprimé, via leurs comptes twitters, leurs indignations à la suite des propos tenus par le président du Sénat du haut de son perchoir contre sa collègue sénatrice Bijou Goya.

Lubaya Claudel André, député national : « Écœurant! Ce scandale répugnant jette de l’opprobre sur l’institution Sénat, sur la République et sur notre nation. Il déshonore l’homme et porte atteinte à la dignité de la femme. La République n’a plus de valeurs ni de repères. Elle a entamé et accéléré sa décadence »

Patrick Muyaya, député national : « Suis-je le seul à constater que le Covid-19 a des effets multiplicateurs sur les tares des acteurs de la comédie congolaise ? Étalage quotidien des dossiers d’état et même des secrets au tour des champagnes. On est bien logé dans le tréfonds »

Jean -Jacques Mamba, député national : « Notre classe politique régresse et le pays suit la même courbe. De son trône,  le président du Sénat s’est livré à un spectacle malsain  et indigne de son rang. Nous devons prendre nos responsabilités et sanctionner ceux qui nous tirent vers le bas. Les insultes se soumettront toujours aux arguments »

Sindika Dokolo, homme d’affaires et initiateur du mouvement citoyen : « Le Congolais debout » : « Mr Thambwe est furieux de devoir s’arrêter aux barrages, se justifier de l’utilisation de fonds publiques ou d’être mis en cause par une femme. C’est tout une conception de l’État, de la société, de la place de la femme, du rôle des élites et de leurs privilèges qu’il faut revoir…»

Herve Diakese, avocat et défenseur des droits de l’Homme : « Il y a des termes qu’on ne peut jamais utiliser, surtout quand on s’adresse à une dame ! On ne peut jamais frapper une dame, même avec une fleur ! C’est effarant, c’est atterrant …surtout à ce niveau de responsabilité, vis-à-vis d’une collègue ! J’en suis estomaqué ! »

Jean-Claude Katende, président national de l’ASADHO : « S’il y a encore des femmes dans ce pays, elles doivent se mobiliser pour exiger la démission de Thambwe Mwamba… Par ses propos irresponsables, Thambwe Mwamba, 2ème  personnalité de l’État, s’est rendu indigne. Il ne mérite plus de diriger le Sénat. Ce qui s’est passé au Sénat est la vraie image de comment certaines institutions sont gérées et comment les gens obtiennent des postes. »

Georges Kapiamba, avocat et défenseur des droits de l’Homme : « Les propos tenus par le président du Sénat Alexis Thambwe (ATM) à l’endroit de la sénatrice Goya Kitenge Bijou (GKB) sont choquants et répugnants ».

(avec ForumDesAs et lePotentiel)

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