La Tunisie est déterminée à accroître les échanges commerciaux avec les pays africains, et particulièrement avec la République démocratique du Congo. Cette determination s’est révélée au grand jour lors du Forum économique Tuniso-Congolais qui s’est tenu du 15 au 16 novembre à Kinshasa. Organisées par l’ambassade de Tunisie, ces assises ont permis aux entreprises congolaises de découvrir les opportunités qu’offre ce dynamique pays du Maghreb.
Deux jours durant, les entrepreneurs congolais et bien d’autres participants au Forum ont eu l’occasion de s’imprégner de réalités économiques de la Tunisie, engagée depuis des années sur la voie de la modernité. Après les échanges le premier jour, les hôtes de l’ambassade de Tunisie sont descendus sur le terrain, à la rencontre des entreprises et institutions qui influent sur le marché.
Inscrites dans le prolongement de la dynamique impulsée aux relations bilatérales tuniso-congolaises, ces travaux ont permis d’accélérer le rapprochement entre les opérateurs économiques, de développer des projets concrets, de promouvoir les échanges commerciaux et de renforcer les investissements entre la Tunisie et la RDC.
LE REFLET DES RELATIONS BILATERALES
Au rendez-vous, l’ambassadeur Bouzekri Rmili a souligné que l’organisation d’un tel Forum économique à Kinshasa est le reflet de la qualité des relations entre la Tunisie et la RDC, et traduit la solidité des liens politiques et économiques entre les deux pays. « La Tunisie, comme la RDC, assume pleinement sa vocation africaine, celle qui a toujours été la sienne, tout au long de son histoire. L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique. Elle a moins besoin d’assistance, et requiert davantage de partenariats mutuellement bénéfiques », a-t-il déclaré devant l’assistance.
« L’Afrique, poursuit le diplomate, doit regarder son avenir avec détermination et optimisme, en exploitant tous les atouts et ses potentialités. Si le siècle dernier a été celui de l’indépendance des Etats africains, le 21ème siècle devrait être celui de la victoire des peuples contre les affres du sous-développement, de la pauvreté et de l’exclusion. Notre continent doit bénéficier de toutes les potentialités dont il regorge, sans pour autant vivre en autarcie. Il doit multiplier les partenariats bénéfiques avec les nombreux pays développés qui marquent une implication substantielle en faveur de son progrès économique et de son développement humain ».
DU NOUVEAU DANS L’AIR
« La Tunisie, qui a été pionnière dans le schéma de coopération, est disposée à mettre au service des pays africains frères le capital de crédibilité et de confiance dont elle jouit tant auprès des partenaires internationaux que des institutions internationales et à travailler avec le Gouvernement congolais sur de nouveaux modèles de financement dont le partenariat public privé », a renseigné l’ambassadeur Bouzekri Rmili.
Pour le chef de la mission diplomatique tunisienne en RDC, l’absence de connexions aériennes et maritimes entre les deux pays représente aujourd’hui un handicap à la croissance de la coopération économique. « A cet égard, je voudrais, dit-il, vous informer que la compagnie Tunisair est train de voir la possibilité de mettre en place un vol régulier entre Tunis et Kinshasa, ce qui est de nature à permettre de booster nos échanges humains et commerciaux. En outre, un partenariat entre Congo Airways et la compagnie tunisienne privée Nouvel Air pourrait également aboutir à la mise en place d’une ligne directe entre les deux pays ».
CAPTER DES OPPORTUNITES
Ministre congolais des Commerces extérieurs, Jean-Lucien Bussa a estimé que ce forum est une opportunité idéale pour développer les échanges commerciaux entre la RDC et la Tunisie. « Mais, ces échanges sont encore faibles, alors que la Tunisie offre de grosses opportunités pour les opérateurs économiques congolais. Et inversément, la RDC offre des opportunités pour tout opérateur économique tunisien qui voudrait investir dans différents secteurs », a souligné le patron des Commerces extérieurs.
Aux dires de Jean-Lucien Bussa, le climat des affaires s’améliore de plus en plus aujourd’hui. « Avec la création de la zone de libre-échange continental, le moment est arrivé pour que les investisseurs de deux pays puissent capter des opportunités qui sont dans l’un et l’autre pays, et pour pouvoir accroitre les échanges commerciaux mutuellement avantageux. La compétitivité de nos économies exige des investissements sérieux, un environnement économique fiscal, propice pour le développement des investissements », a conclu Jean-Lucien Bussa.
(avec Yves KALIKAT & Tricya MUSANSI)