Le cardinal Monsengwo Pasinya, 78 ans, figure emblématique de la puissante Eglise catholique rd-congolaise et du Vatican, va-t-il abandonner ses charges ecclésiastiques et concourir à la magistrature suprême en République Démocratique du Congo (RDC) ? Les animateurs de la DCUD estiment que Mgr Monsengwo est la personnalité la mieux indiquée pour tenir les rênes de la RD-Congo et à même d’asseoir un large consensus autour de lui. Du coup, le même vendredi, la DCUD est passée de la parole aux actes, initiant une pétition dont le but est de ne laisser au cardinal une alternative autre que celle de présenter sa candidature à la présidentielle du 23 décembre. « Il n’y a aucun inconvénient à ce qu’il loge au Palais de la Nation », expliquent les initiateurs de la pétition qui ignorent superbement les charges ecclésiastiques qui sont celles de l’archevêque de Kinshasa. Pour les auteurs de cette croisade, ce qui importe c’est le pays qui a « besoin d’une personnalité intègre, compétente, capable de rassembler et de rassurer les Congolais ». Le Comité laïc de coordination (CLC) fait une autre lecture de l’initiative de la Dynamique chrétienne pour l’unité et le développement (DCUD) de collecter les signatures pour pousser le Cardinal Monsengwo à se porter candidat à la présidentielle de décembre 2018. Les laïcs catholiques de l’Eglise catholique estiment que cette pétition risque de distraire la population sur les revendications importantes, notamment le respect de l’Accord du 31 décembre et la tenue de bonnes élections en RDC.
Le cardinal Monsengwo Pasinya, 78 ans, figure emblématique de la puissante Eglise catholique rd-congolaise et du Vatican, va-t-il abandonner ses charges ecclésiastiques et concourir à la magistrature suprême du pays ? Vendredi 20 juillet, à quelque 5 jours du début de dépôt des candidatures pour la présidentielle et les législatives nationales prévu du 25 juillet au 8 août, la Dynamique chrétienne pour l’unité et le développement (DCUD), une structure de la Société civile regroupant plusieurs organisations chrétiennes, a appelé à une cristallisation des énergies autour de l’archevêque de Kinshasa.
Motivation : les animateurs de la DCUD estiment que Mgr Monsengwo est la personnalité la mieux indiquée pour tenir les rênes de la RD-Congo et à même d’asseoir un large consensus autour de lui. Du coup, le même vendredi, la DCUD est passée de la parole aux actes, initiant une pétition dont le but est de ne laisser au cardinal une alternative autre que celle de présenter sa candidature à la présidentielle du 23 décembre.
« Il n’y a aucun inconvénient à ce qu’il loge au Palais de la Nation », expliquent les initiateurs de la pétition qui ignorent superbement les charges ecclésiastiques qui sont celles de l’archevêque de Kinshasa. Pour les auteurs de cette croisade, ce qui importe c’est le pays qui a « besoin d’une personnalité intègre, compétente, capable de rassembler et de rassurer les Congolais ».
Pour le Secrétaire exécutif national de la DCUD, Odette Babandoa et ses camarades, l’actuel locataire du Centre Lindonge -résidence officielle de l’archevêque de Kinshasa- a le profil de l’emploi. « Le cardinal Monsengwo n’est pas un acteur politique qui va chercher à arriver au pouvoir pour s’y cramponner. C’est un homme de Dieu. Que la période de son passage au pouvoir soit celle de transition pour asseoir la démocratie, reconnaître la renaissance de l’État, le respect des textes qui vont nous préparer à accéder aux élections d’une manière démocratique », s’est-elle exprimée.
Des sources à la DCUD indiquent, par ailleurs, que la pétition suivrait son bonhomme de chemin et récolterait déjà plusieurs signatures. Pas étonnant, car Mgr Laurent cardinal Monsengwo Pasinya est plus crédible que la plupart des politiques traditionnels rd-congolais.
L’archevêque d’une ville comme Kinshasa, comptant environ 12 millions d’habitants et plus de 130 paroisses, l’ancien président de la CNS (1992-1993) est la figure de proue de l’Eglise romaine dans un pays de quelque 80 millions d’habitants, majoritairement catholiques malgré le poids des églises d’obédience protestante et la prolifération de celles dites de Réveil, nées à l’entame des années 90 en RD Congo, alors République du Zaïre.
Puissant à Kinshasa, le prélat rd-congolais pèse lourd aussi à Rome. Créé cardinal par le pape Benoît XVI, Mgr Monsengwo représente l’Afrique dans le sacré collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler sur la réforme de la Curie romaine. Donc un conseiller du Saint-père…
Entre la soutane et la veste, le choix est…
Question : Mgr Laurent cardinal Monsengwo pourrait-il répondre à cet appel quand on sait qu’il avait accepté, sous réserve, le poste de président du HCR puis du HCR-PT ? Y réserver une suite favorable suppose qu’il devra, au préalable, renoncer à son statut d’Evêque. Serait-il prêt à quitter la soutane pour la veste-cravate ? A priori, le choix ne paraîtrait pas facile pour un homme de Dieu de cette envergure qui n’ignore pas les sales besognes de la politique bien de chez nous.
Des observateurs notent qu’en dépit de ce qu’il représente, comme intermittent de la politique, le cardinal Monsengwo Pasinya a connu, dans les années 90, à Kinshasa même, des fortunes diverses. Car ceux qui l’ont adoré un jour l’ont brûlé par la suite, et vice-versa. Les Mobutistes lui avaient carrément préféré un personnage pas très connu- c’est un euphémisme- comme adversaire lors de l’élection du président du Bureau de la Conférence nationale souveraine. A l’époque les partisans du Maréchal Mobutu ne donnaient pas dans la dentelle pour diaboliser l’archevêque de Kisangani. Symétriquement, l’opposition et la société civile d’alors ne juraient que par lui pour diriger ce grand forum national. Quelque 5 ans après, patatras. L’USOR et Alliés se met à critiquer vertement celui qu’elle avait porté à la tête de la CNS. Ce sentiment anti Monsengwo atteindra son paroxysme lorsque Mobutistes et Tshisekedistes s’entendent pour combattre le prélat. On explique que peu avant la chute du régime de feu le maréchal Mobutu en mai 1997, certaines chancelleries occidentales pointaient le cardinal Monsengwo comme probable successeur de l’homme du 24 novembre 1965. L’histoire renseigne à cet effet que ce dernier et Tshisekedi s’étaient coalisés pour lui barrer la route. Dans cette logique, l’Union sacrée de l’opposition radicale- la plateforme pilotée par le tandem Tshisekedi-Kibassa- avait organisé une méga marche sur le Boulevard du 30 Juin contre le prélat catholique. Une manif de l’Opposition qui avait bien reçu la bénédiction du pouvoir.
C’est dire que si le primat de l’Eglise catholique rd-congolaise accepte de descendre dans l’arène politique, sans nul doute qu’il s’exposerait à des coups…
Archevêque de Kinshasa depuis 2007, le parcours politique du cardinal Monsengwo a commencé sous Mobutu. Déjà, figure morale et populaire, l’actuel numéro 1 de l’Eglise catholique de Kinshasa a dirigé, dans les années 90, la Conférence nationale souveraine (CNS), puis le Parlement de transition HCR, puis HCR-PT, avant d’en être écarté. Le voilà toujours au centre du jeu politique, plus de 25 ans après.
A deux jours du début de dépôt des candidatures pour la présidentielle et la députation nationale, et au moment où nous mettions sous presse, l’archevêque de Kinshasa n’avait pas commenté cet appel des laïcs proches de l’Eglise catholique romaine de Kinshasa, à le voir briguer la magistrature suprême.
LA PÉTITION RISQUE DE DISTRAIRE LES CONGOLAIS
Le Comité laïc de coordination (CLC) fait une autre lecture de l’initiative de la Dynamique chrétienne pour l’unité et le développement (DCUD) de collecter les signatures pour pousser le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya à se porter candidat à la présidentielle de décembre 2018. Les laïcs catholiques de l’Eglise catholique estiment que cette pétition risque de distraire la population sur les revendications importantes, notamment le respect de l’Accord du 31 décembre et la tenue de bonnes élections en RDC.
Intervenant sur Radio Okapi, le porte-parole du CLC, Jonas Tshombela, a été on ne peut plus explicite : »Nous percevons cette action comme une façon de nous mener à la distraction pour nous débrancher de réels problèmes qui se posent au pays, comme les élections. Nous craignons que cette action soit mise en place pour démobiliser les gens qui voudront prendre part aux actions futures prévues par le CLC, pour réclamer la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre et le respect de la Constitution, notamment la problématique du troisième mandat du président sortant ».
Se désolidarisant de ce schéma de la DCUD, Jonas Tshombela a fait savoir que l’Eglise catholique n’a pas lancé un projet dans ce sens. « Nous n’avons aucune indication de l’Eglise qui montre que le Cardinal serait dans ce schéma. La dernière déclaration de la CENCO est claire sur la question des élections dans notre pays. Nous craignons que cette pétition soit montée pour distraire l’opinion et nous éloigner de l’essentiel « .
Monsengwo, alternative credible
Mme Odette Babandoa Etoa, Secrétaire nationale de ce regroupement des organisations chrétiennes, a indiqué, de ce fait, que la RDC a besoin d’une personnalité intègre, compétente, qui rassemble et rassure les Congolais.
Laurent Monsengwo est une alternative crédible pour une alternance pacifique, estime la DCUD. Pour Serge Gontcho, porte-parole de la DCUD, intervenant le lundi 23 juillet à Radio Okapi, Laurent Monsengwo constitue « une alternative sûre et crédible pour assurer une alternance pacifique et apaisée a la présidence de la RDC ».
« Nous avons observé l’action des acteurs politiques depuis 1960, les Congolais sont en train de se battre entre eux et le pays est sur la pente glissante depuis tant d’années. Le pouvoir actuel n’a pas réussi et l’opposition ne propose pas d’alternative. Elle est occupée à s’entredéchirer. Pour le Congo de nos enfants, il faut mettre de côté tous ceux qui n’ont pas réussi pour remplacer par une nouvelle force. C’est pourquoi nous avons pensé au cardinal Monsengwo qui est un homme plébiscité », a affirmé Serge Gontcho.
« Monsengwo » réunit tout le monde
Il a, par ailleurs, souligné que le droit canon n’interdit pas à un prélat de faire la politique ni la constitution de la RDC non plus. D’après lui, « le cardinal Monsengwo réunit tout le monde derrière lui, pouvoir comme opposition ».
D’un autre côté, Congo en Marche, un parti politique de l’opposition, a exhorté le Cardinal Monsengwo à accepter cette demande en présentant sa candidature à l’élection présidentielle de décembre 2018.
Médard Kankolongo, président de Congo en Marche, estime que le prélat catholique ne pourra pas refuser « cet appel de détresse que lui lance la population congolaise en souffrance.Il est d’avis que la grande mobilisation des observateurs de l’Eglise catholique « mettra fin à la tricherie lors de ces scrutins [à venir] ».
« Le Cardinal Laurent Monsengwo est la personne la mieux indiquée pour sortir la RDC du chaos et réconcilier le peuple congolais ». C’est ce qu’estime la Dynamique chrétienne pour l’unité et la démocratie (DCUD), un regroupement de plusieurs organisations laïques chrétiennes qui a lancé une pétition pour pousser le prélat catholique à se présenter à la présidentielle de décembre.
Cette attitude de ces deux tendances des chrétiens catholiques risque de fragiliser les initiatives tendant à la mobilisation des chrétiens. Une action concertée qui requiert l’adhésion de toutes les structures de laïcs au sein de l’Eglise, porterait du fruit plutôt que des initiatives solitaires.
(avec Didier KEBONGO et Emma MUNTU)
PETITION
Objet : Son Éminence Laurent cardinal Monsengwo Pasynia, candidat du peuple pour conjurer le démon de la division
Chers frères et sœurs, congolaises et congolais, la RDC se trouve à la croisée des chemins, le pays vit des douleurs d’enfantement, nous n’avons plus de temps à perdre, contrairement à ce que l’on croit, le processus pour éclater notre pays est très avancé, nous devons prier et agir afin que le monstre que les ennemis de la patrie préparent à accoucher lors des élections programmées au 23 décembre se transforme en bébé viable qui grandira en stature. Rien n’est impossible à Dieu, tout est possible à celui qui croit, disent les écritures saintes.
Face à toutes les menaces, nous n’avons qu’un choix : c’est d’avoir à la tête de l’Etat une personnalité intègre, compétente, qui rassemble et rassure l’ensemble de notre peuple pour impulser sur la scène une dynamique de sens de responsabilité, assainir les mœurs et remettre le pays sur les rails et l’orbite de son destin.
Cette personne nous croyons que c’est son Eminence Laurent Cardinal Monsengwo Pasinya. Il nous faut sans tarder nous mobiliser pour le convaincre de l’impérieuse nécessité pour lui de se mettre à la disposition de la Nation en acceptant d’assumer les fonctions de Président de la République, chef de l’Etat pour une période transitoire qui peut être soit un mandat de 5 ans à obtenir par les élections, soit une Transition à mettre en place jusqu’à l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées.
A la suite de nos frères et sœurs Congolais de la diaspora notamment ceux des Etats Unis et du Canada, la Dynamique Chrétienne pour l’Unité et le Développement, DCUD en sigle, lance une pétition pour obtenir que l’Eglise accepte de donner à la Nation son digne fils son Eminence Laurent cardinal Monsengwo Pasinya.
La DCUD, regroupement politique qui est le fruit de la prière des fidèles catholiques, protestants, salutistes, pentecôtistes et évangéliques réunis au sein des organisations officielles des laïcats à savoir le Comité provincial de l’œcuménisme, le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo, CALCC, le Ministère des laïcs protestants MILAPRO, le Mouvement des laïcs salutistes, MLS, la Mission prophétique du Congo et les partis politiques des personnalités chrétiennes.
La DCUD en appelle au sens de responsabilité et à l’esprit patriotique de toutes les forces vives de la Nation pour porter ensemble cette action à destination de son Eminence le Cardinal Monsengwo lui-même, à ses frères dans l’épiscopat membres de la CENCO et à sa Sainteté le Pape François. Que tous les croyants en Dieu fléchissent les genoux pour invoquer le Nom et la puissance de Dieu notre Père afin qu’il bénisse et protège le Cardinal et nous tous qui avons pris la décision d’engager cette action.
Secrétaire Exécutif National, BABANDOA ETOA Odette
Coordonnateur National, DEMANDONA LIBANZA Richard